Le propriétaire d’un spa de Sept-Îles poursuivi par le Collège des médecins

Par Sylvain Turcotte 10:43 AM - 2 juin 2025
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Les faits reprochés à Martin Carrier, selon les constats d'infractions, se sont produits au deuxième étage du 415, avenue Arnaud, lieu du Spa Renaissance. Photo Sylvain Turcotte

Le Collège des médecins du Québec poursuit Martin Carrier, propriétaire du Spa Renaissance de Sept-Îles. Il l’accuse d’avoir exercé en prétendant être un médecin, alors qu’il n’en est rien.

L’homme d’affaires Martin Carrier est à la tête du Spa Renaissance depuis 2013, selon le Registre des entreprises. Il fait face à quatre chefs d’accusation en lien avec une consultation qu’il a faite auprès d’un enquêteur du Collège des médecins du Québec (CMQ), le 3 juillet 2024, à l’adresse du Spa Renaissance de Sept-Îles. 

Dans des constats d’infraction, le CMQ indique qu’il n’était alors pas titulaire d’un permis valide et qu’il n’était pas inscrit au tableau du Collège des médecins du Québec, afin de pouvoir poser les actes qui lui sont reprochés.

Martin Carrier « a agi de manière à donner lieu de croire qu’il est autorisé à exercer des activités réservées aux membres du Collège », peut-on lire.

Au cours du même événement, M. Carrier aurait diagnostiqué les maladies, prescrit des médicaments et autres substances et aurait déterminé un traitement médical.

Ces actions sont réservées aux membres du Collège des médecins du Québec, précise-t-on. 

Passible d’une forte amende

Pour chacune des infractions, Martin Carrier est passible d’une amende minimale de 2 500 $ et maximale de 62 500 $. En cas de récidive, ces montants sont doublés. 

La peine réclamée demandée par le Collège des médecins est toutefois de 7 500 $ pour le premier chef et de 12 000 $ pour chacun des trois autres chefs. La protection du public et l’effet dissuasif sur l’individu et la collectivité sont les motifs pour cette peine plus forte. Ces peines sont cumulatives. Le dossier reviendra en cour le 2 septembre.

Non coupable

Martin Carrier a fait savoir au Journal qu’il plaide non coupable aux quatre chefs d’accusation portée contre lui.

« Je n’ai jamais posé de diagnostic et encore moins fait de prescription pour des médicaments. J’ai tout simplement émis des hypothèses sur une pathologie réelle et suggéré une méthode 100 % naturelle qui est l’application d’un timbre auto-collant de Super Patch. Donc, ayant un diplôme comme naturopathe, j’ai le droit de proposer ce produit », a-t-il commenté par écrit. 

Yves Bourassa, copropriétaire de l’Hôtel Sept-Îles, qui se trouve dans le même bâtiment que le Spa Renaissance, se dissocie totalement de cette affaire, dont il n’était pas au courant. « L’hôtel n’a aucun lien avec le Spa Renaissance », a-t-il précisé. 

Près de 200 demandes d’enquête par année sont acheminées au Collège des médecins du Québec, pour exercice illégal de la médecine.

« Environ 60 % des plaintes proviennent directement du public, 10 % de médecins et 30 % de sources diverses (autres professionnels de la santé, publicités, médias) », indique le CMQ, qui n’a pas souhaité émettre d’avantage de commentaires, étant donné les procédures judiciaires en cours. 

En moyenne, une quinzaine d’accusations par année sont jugées devant les tribunaux.

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