Des rassemblements pour soutenir les travailleurs des postes à travers le pays

Les travailleurs de Postes Canada se sont rassemblés samedi dans 13 villes du Canada pour sensibiliser le public au conflit de travail en cours au sein de la société d’État.
Les manifestations ont été organisées par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), dont les 55 000 membres sont empêtrés dans des négociations tendues avec Postes Canada depuis des mois afin de conclure une nouvelle convention collective.
Le conflit a déclenché une grève d’un mois l’an dernier, et les membres du syndicat sont désormais interdits de faire des heures supplémentaires, alors que les négociations semblent s’enliser.
Basia Sokal, une factrice de la vallée de l’Annapolis, en Nouvelle-Écosse, s’est jointe à quelques dizaines d’autres personnes lors d’un événement au centre-ville d’Halifax. Elle trouve honteux le traitement réservé par Postes Canada à ses travailleurs syndiqués.
«Ils font traîner les choses et tentent de détruire un service public important», a-t-elle soutenu samedi, ajoutant qu’elle croit que Postes Canada cherche à imposer de nouvelles réductions de services et des emplois.
«J’exerce ce métier d’une province à l’autre depuis 16 ans et la situation n’a fait qu’empirer», a-t-elle déclaré.
Mme Sokal a exhorté les participants à appeler leur député pour exprimer leur soutien aux travailleurs.
Elle a également ajouté qu’il est important, pendant que le conflit de travail se poursuit, de se rappeler que les travailleurs des postes jouent un rôle important dans leurs communautés et y contribuent souvent bien au-delà de la livraison du courrier et des colis.
«Nous sommes ceux qui retrouvent les animaux disparus. Ceux qui appellent le 911 lorsque la maison d’un voisin est en feu. Nous donnons les directions aux gens qui nous arrêtent pour trouver l’hôpital. Nous sommes un service public», a-t-elle déclaré.
Les rassemblements de samedi, qui se sont déroulés dans des villes comme Brampton, Edmonton et Vancouver, surviennent dans un contexte d’escalade des tensions entre les deux parties, menant à ce que Postes Canada décrit comme une impasse dans les efforts visant à conclure une nouvelle convention collective.
Le STTP a publié samedi une déclaration dans laquelle il invitait Postes Canada à un processus d’arbitrage équitable, définitif et exécutoire pour résoudre le conflit en cours.
Postes Canada a présenté mercredi au syndicat ce qu’elle a qualifié de ses «offres finales», comprenant des concessions, notamment la fin des heures supplémentaires obligatoires et une prime à la signature pouvant atteindre 1000 $.
La société a toutefois maintenu sa proposition d’augmentation salariale cumulative de 14 % sur quatre ans et de personnel à temps partiel sur les quarts de fin de semaine, un point de friction majeur dans les négociations.
Postes Canada dit que les deux parties sont dans une impasse après des mois de conciliation et de médiation, et a demandé à la ministre de l’Emploi, Patty Hajdu, de forcer un vote des membres du syndicat sur ses dernières propositions.
Le syndicat est en position de grève légale depuis le 23 mai, mais a jusqu’à présent opté pour une interdiction des heures supplémentaires.
La société d’État a rapporté cette semaine avoir enregistré des pertes d’exploitation de près de 1,3 milliard $ l’an dernier, ce qui soulève de nouvelles questions sur son modèle d’affaires alors que les volumes de lettres chutent.
Un rapport annuel publié plus tôt cette semaine indique qu’une grève d’un mois l’automne dernier, découlant des mêmes négociations contractuelles, a coûté 208 millions $ à l’organisation.
Le STTP a tenu un piquet de grève pendant 32 jours à la fin de l’année 2024, entravant la livraison du courrier pendant la période des fêtes de fin d’année.
— Avec des informations de Christopher Reynolds, à Montréal
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