Carbonité | La nouvelle économie forestière se développe à Port-Cartier

Fruit d’un partenariat entre Airex Énergie, SUEZ et Groupe Rémabec, l’usine Carbonité démarre avec une capacité de production de 10 000 tonnes de biochar par année. Photo Vincent Rioux-Berrouard
L’inauguration de l’usine de biochar Carbonité à Port-Cartier viendra assurer le futur de l’industrie forestière dans la région.
Cette industrie traverse une période tumultueuse depuis les dernières années, admet Réjean Paré, président et chef des opérations du Groupe Rémabec. Elle est ciblée par des menaces de nouveaux tarifs américains et elle est touchée par une baisse de la demande.
Dans les circonstances, l’inauguration de l’usine de biochar de Port-Cartier arrive à point.
« Il aurait été facile de choisir la résignation, mais nous avons plutôt opté pour l’innovation », dit-il.
Avec deux autres partenaires, Airex Énergie et SUEZ, un projet de production de biochar a été lancé. Cette matière sera produite à partir de résidus forestiers.
L’usine démarre avec une capacité de production de 10 000 tonnes de biochar par année. Elle sera appelée à tripler d’ici 2026 pour devenir la plus importante en Amérique du Nord et l’une des principales au monde.
Pour produire le biochar, 58 000 tonnes par an de résidus forestiers issus des activités du Groupe Rémabec seront utilisées. Il s’agit d’une autre façon pour Rémabec d’écouler les produits forestiers. L’entreprise possède une usine de biocarburant, également à Port-Cartier, qui fonctionne à partir de résidus forestiers.
« Anciennement, on disait qu’on exploitait la forêt. Désormais, on cultive la forêt », affirme M. Paré.
L’inauguration de l’usine qui créera 75 emplois directs et indirects est accueillie positivement par le maire de Port-Cartier.
« Ça va faire de Port-Cartier et du complexe intégré qu’il y a ici, un modèle pour l’industrie forestière. Je pense qu’on va voir de plus en plus de complexes intégrés comme à Port-Cartier, qui vont valoriser les sous-produits du bois », dit Alain Thibault.
De son côté, Michel Gagnon, chef de la direction d’Airex Énergie et président du conseil d’administration de Carbonité, souligne l’efficacité de la technologie présente à Port-Cartier pour produire le biochar.
« Il n’y a pas d’usine qui a un niveau de production comme la nôtre », dit-il.
Usine
C’est dans le bâtiment qui anciennement était occupé par Rayonnier Québec qu’a été construite l’usine. L’édifice avait besoin de travaux importants. D’ailleurs, lors de l’annonce en 2023, on pouvait voir des oiseaux se promener dans le bâtiment. Deux ans plus tard, l’usine est désormais équipée d’équipements de pointe qui produira un biochar riche en carbone.
« Aujourd’hui, on voit un bâtiment qui a une nouvelle vie. C’est une fierté pour moi parce qu’on voit tellement d’usines qui ferment », affirme Michel Gagnon.
Le projet de Carbonité, évalué à 46,5 M$, a bénéficié d’une aide financière du gouvernement du Québec de 16,2 M$ et du gouvernement du Canada de 10,5 M$.
« La nouvelle usine automatisée générera des retombées financières et sociales importantes sur la Côte-Nord, dont la création d’emplois hautement spécialisés. Elle renforce également la filière forestière de la région, qui joue un rôle clé dans la vigueur de notre économie », a affirmé la ministre de l’Emploi et députée de Duplessis, Kateri Champagne Jourdain, qui était présente à l’inauguration.
Le biochar
Le biochar est issu de la pyrolyse, un procédé de carbonisation de la biomasse résiduelle à haute température sans oxygène.
Il peut être utilisé comme amendement de sol. Il est recherché dans le milieu agricole parce qu’il favorise la régénération des sols, rend plus efficace le recours aux engrais, accroît les rendements agricoles et contribue au drainage de l’eau.
Grâce à sa capacité à séquestrer durablement le carbone, le biochar constitue une des technologies efficaces identifiées pour lutter contre les changements climatiques.
À pleine capacité, l’usine permettra de séquestrer 75 000 tonnes de CO2 par année. Cette production générera des crédits carbone garantis et certifiés, qui sont commercialisés sur le marché. En 2024, Microsoft a d’ailleurs sélectionné Carbonité pour l’achat de 36 000 crédits carbone sur les trois premières années d’exploitation.
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