Dans 15 ans, l’économie nord-côtière gagnera-t-elle en prospérité ou sera-t-elle en chute libre ? Le projet Résilience Côte-Nord dégage cinq scénarios possibles, du plus pessimiste au plus optimiste, pour préparer les entrepreneurs à toute situation.
Cette initiative de la Chambre de commerce de Sept-Îles Uashat mak Mani-utenam a été retenue par le ministère de l’Économie, à la suite d’un appel de projets lancé à l’automne 2023. Elle est réalisée en collaboration avec la boutique de conseil en management d’impact Coboom.
La première phase consistait à analyser les données prospectives de la région, selon 14 variables bien ciblées. Un diagnostic identifiant les opportunités et les risques susceptibles d’affecter l’économie régionale au cours des prochaines années en est ressorti. Il a d’ailleurs été dévoilé aux acteurs socioéconomiques et aux entrepreneurs nord-côtiers, en septembre dernier.
« Ce dont on s’est rendu compte, quand on a fait la présentation à Sept-Îles, c’est que les gens savent maintenant que tout ça est en train d’arriver. Il y a quelques années, on ne sentait pas nécessairement que les gens étaient tant que ça à l’écoute de ce type de message. Tout allait bien, alors on dirait que beaucoup de gens pensaient que ça allait continuer à bien aller comme ça », témoigne Joëlle Vincent, associée chez Coboom, présente à la rencontre tenue dans la région.
Durant la présentation, l’effet de choc était présent chez ceux qui ont reçu les résultats du diagnostic.
« Les gens ressortent affectés dans une certaine mesure parce que, pour l’instant, on est sur une trajectoire qui n’est pas nécessairement si facile que ça au niveau des différents enjeux », explique Mme Vincent, qui croit que les participants sont tout de même « contents de savoir malgré l’anxiété que ça peut créer ».
La présentation des différents scénarios apporte un sentiment de clarté chez les acteurs du milieu économique, selon la consultante en management d’impact.
« Je pense qu’ils sont contents d’avoir l’information, parce que sinon, tu ne prends pas de bonnes décisions quand tu n’as pas les bonnes informations. En tant qu’entrepreneur, c’est super important d’avoir une bonne perspective de ce qui s’en vient, même si ce n’est pas nécessairement tout reluisant », affirme-t-elle, en ajoutant que dans chaque crise, il y a des opportunités.
D’ailleurs, ces opportunités sont bien ciblées dans le rapport. Plusieurs domaines de la région pourraient profiter des défis qui marqueront les années à venir. Par exemple, les projets énergétiques amèneront de belles possibilités pour la Côte-Nord, selon Joëlle Vincent, puisqu’ils risquent de créer des filières.
« Au niveau de la transition, on s’en va vers une problématique énergétique au Québec. C’est sûr qu’on est choyé, malgré tout, avec l’hydroélectricité, mais il reste que les transports, c’est tout encore aux énergies fossiles. On pense qu’il va y avoir une rareté et ça va coûter beaucoup plus cher. On va aller vers l’électrification de toute façon », poursuit-elle.
Cette électrification apportera des chances de développement dans les régions où on retrouve de la disponibilité de ressources minérales et métalliques, qui seront utilisées dans ce domaine. Les entreprises de la Côte-Nord pourraient tirer leur épingle du jeu.
« Quand on a fait le tour de table après la présentation, les gens disaient qu’ils étaient contents d’être sur la Côte-Nord. Pas juste pour les secteurs d’activité, mais aussi pour les problématiques climatiques, le fait d’être un peu plus éloigné des grands centres, si jamais il y a des conflits, ou de la polarisation politique. Il y a de grands avantages à avoir de l’espace », raconte Mme Vincent.
Deuxième phase
Le projet Résilience Côte-Nord se tenait en deux phases. La deuxième étape, après la présentation des cinq scénarios, consistait entre autres à accompagner une vingtaine de PME à déterminer leurs meilleures opportunités de développement et stimuler leur résilience, leurs revenus et leur rentabilité.
« La première étape était de faire un diagnostic de leur modèle d’affaires pour voir de quelle façon ils sont bien résilients, ou pas vraiment, pour faire face à ces futurs défis-là. Par la suite, on propose un accompagnement pour mettre en place certaines des recommandations », mentionne l’associée chez Coboom.
Le projet a pris fin le 31 mars, mais l’accompagnement se poursuit avec les entreprises qui ont déjà commencé, ou celles qui souhaitent le faire. L’aide financière n’est simplement plus possible pour les nouveaux participants.
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