Après avoir vu le film La grande séduction, un responsable d’une compagnie française de croisières luxueuses a décidé qu’il souhaitait faire voyager ses passagers dans l’une des régions les moins connues du Québec.
À Harrington Harbour, il n’y a ni route ni voiture. On s’y déplace à pied en empruntant le trottoir en planches de bois qui traverse la communauté, ou en véhicules tout terrain.
Pourtant, un yacht luxueux, le Lyrial, avec à son bord presque autant de passagers (151) que la population du petit village de pêcheurs (un peu plus de 200), a fait escale sur l’île rocheuse qui l’abrite. C’était en septembre 2024.
C’est la compagnie de croisière française Ponant, qui a démontré un intérêt à amener ses passagers dans le village isolé de la Basse-Côte-Nord. L’entreprise se démarque pour les destinations uniques qu’elle offre. C’est d’ailleurs Ponant qui est derrière les premières croisières hivernales sur le Saint-Laurent, en 2025.
L’un des responsables de Ponant a vu le film La grande séduction, qui a été tourné à Harrington Harbour. C’est ainsi qu’est né son désir de faire voir ces paysages uniques aux passagers de la ligne de croisière de luxe.
Ponant est entrée en contact avec le Port de Havre-Saint-Pierre. Recevoir un navire de croisières internationales n’est pas une tâche simple. Il y a de nombreuses règlementations à respecter. Le Port de Havre-Saint-Pierre a accepté d’embarquer dans le projet, afin d’accompagner et de fournir son expertise aux communautés de la Basse-Côte-Nord, explique la directrice générale Odessa Thériault.
Après plus d’un an de préparation, le Lyrial a fait escale à l’ile Providence, à Harrington Harbour et à Unamen Shipu.
« Ça s’est vraiment bien passé, surtout qu’il s’agit de destinations qui ne sont pas habituées de recevoir autant de touristes », affirme Mme Thériault. Pour une première expérience, le tout fut un succès, croit-elle.
Les communautés ont vraiment mis l’épaule à la roue, en travaillant toutes ensemble pour offrir des activités originales et intéressantes aux passagers. Il y a eu des visites d’organisées dans les villages et la communauté d’Unamen Shipu a mis l’accent sur la présentation de la culture innue.
Des revenus inespérés
La venue d’un navire de croisières permet d’amener de l’activité économique dans ces petites communautés. Il s’agit de « revenus inespérés » pour les villages, surtout que la visite s’inscrit à une période de l’année durant laquelle la saison touristique est normalement terminée.
« De l’argent international qui débarque en Basse-Côte-Nord, c’est assez rare », dit Mme Thériault, à propos de la région située à environ 1 600 kilomètres au nord-est de Montréal.
La compagnie de croisière doit payer des frais fixes aux communautés pour pouvoir accoster. De plus, des guides doivent être engagés pour accueillir les touristes, créant ainsi quelques emplois.
La visite de navires de croisières peut aussi aider à faire aboutir des projets d’infrastructures. Dans les demandes de subvention, on peut mettre de l’avant qu’elles serviront notamment à l’accueil des croisiéristes, ce qui peut jouer en faveur de leur qualification.
« Par exemple, des passerelles ont été construites pour faciliter le déplacement des croisiéristes dans la communauté. Cela va rester dans les communautés, donc les résidents vont pouvoir s’en servir tous les jours », dit Odessa Thériault. « Le fait, aussi, qu’il y a des excursions qui ont été pensées et inventées pour les croisiéristes internationales, dans une optique de développement touristique, elles peuvent être utilisées pour les touristes du Bella Desgagnés », poursuit-elle.
Preuve du succès de cette première croisière internationale en Basse-Côte-Nord, la compagnie Ponant sera de retour. En 2025, elle répète l’expérience avec deux itinéraires, l’un avec le Lyrial, et un avec le Boréal, toujours à l’automne.
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