Elle n’a que 19 ans, mais déjà, Mia Desjardins porte sur ses épaules un bagage que bien des adultes peineraient à supporter. Mère depuis l’âge de 17 ans, travailleuse autonome et créatrice de contenu, la Baie-Comoise incarne la force tranquille d’une génération qui refuse de se laisser définir par ses blessures.
Bien avant de devenir maman, Mia devait déjà se battre pour exister.
À l’école secondaire, elle se sent à l’écart et incomprise. Trop mature, trop directe, trop différente. « Je me faisais intimider constamment et je n’avais aucun ami dans l’école », raconte-t-elle ajoutant « mes amis, c’était les profs ».
Son passage à la polyvalente est marqué par un profond sentiment d’abandon.
Envoyée dans une classe adaptée pour jeunes décrocheurs, elle se retrouve livrée à elle-même.
« C’était une classe où on laissait les élèves faire ce qu’ils voulaient et je passais mes journées à ne rien faire, et personne ne disait rien », se souvient-elle.
Ce manque d’encadrement, combiné à un climat familial difficile et à une santé mentale fragilisée, la pousse au bord du gouffre.
C’est dans ce contexte, déjà lourd, qu’elle tombe enceinte à 16 ans. À l’époque, elle est engagée dans une relation amoureuse empreinte de violence et de contrôle. « Il était plus vieux, il consommait, au début, je ne voyais pas les signes », explique la jeune femme.
Après peu de temps, la violence coercitive est arrivée et les coups sont devenus de plus en plus fréquents.
Hospitalisée, puis envoyée chez son père à Québec, Mia Desjardins découvre sa grossesse quelques semaines plus tard. Le choc est immense. « J’étais certaine que j’allais me faire avorter, j’avais 16 ans, pas de diplôme, et ma vie était un chaos », raconte-t-elle.
Mais lorsqu’elle passe l’échographie, tout bascule. « J’ai vu l’écran, le petit cœur battre, une tête, des bras, des mains des doigts », se rappelle-t-elle. La médecin lui apprend alors que sa grossesse n’a pas 6 semaines de gestation comme on lui avait annoncé une première fois, mais bien quatre mois de complétés.
« J’ai compris que je ne pouvais pas reculer. Ce n’était pas prévu, mais c’était mon enfant. »
Ce choix, Mia le fait en toute conscience, malgré les doutes, les peurs, et les regards lourds de jugement.
Soutenue tant bien que mal par sa mère, elle choisit de garder le bébé et tente de couper les ponts à de multiples reprises avec le père.
C’est un soir où elle a cru y laisser sa peau qu’elle s’est enfuie avec son jeune poupon. « Je me suis dit que j’allais réussir à élever mon enfant seule s’il le fallait », se souvient-elle. Ce n’était pas la fin d’un combat, mais le début d’un nouveau chapitre.
L’arrivée de Charlot, aujourd’hui âgé de deux ans et demi, a bouleversé sa vie. « Il m’a sauvée, il m’a donné une raison de me battre et depuis lui, tout a changé », confie-t-elle.
Même ses relations familiales se sont apaisées. Un père militaire longtemps absent, un beau-père en reconstruction, une mère fragilisée par la maladie, tous ont vu leur monde basculer avec la naissance de Charlot. « Mon fils a eu un impact énorme sur toute ma famille », ajoute-t-elle.
Pour Mia, être mère à 17 ans, ce n’est pas avoir tout sacrifié. C’est avoir tout redéfini.
Elle jongle aujourd’hui entre sa maternité à temps plein, son travail de créatrice de contenu sur les réseaux sociaux, et ses ambitions personnelles. « Je suis fière d’être capable de m’assumer et je ne me cache plus », lance-t-elle fièrement.
Mia Desjardins ne revendique ni la pitié ni l’héroïsme. Elle raconte simplement, avec lucidité et franchise, un parcours atypique, dur, mais aujourd’hui lumineux. Elle est d’ailleurs particulièrement transparente et promeut l’authenticité sur ses réseaux sociaux où elle partage son quotidien avec plusieurs milliers d’abonnés.
« Je n’ai pas eu un modèle parfait, mais je veux être celui de mon fils », conclut-elle.
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