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Le Port de Baie-Comeau : un terrain de jeu pour les 50 prochaines années

Par Karianne Nepton-Philippe 7:00 AM - 9 mai 2025
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Les installations du Port de Baie-Comeau. Photo Port de Baie-Comeau

Le Port de Baie-Comeau se retrouve au centre d’un essor économique important. En multipliant ses partenariats, le potentiel de croissance est plus grand que jamais, notamment en ce qui a trait aux perspectives en matière de minéraux critiques et stratégiques, ainsi que d’hydrogène vert. 

Lorsqu’on parle avec la directrice générale du Port de Baie-Comeau, Karine Otis, il est clair que le vent a commencé à tourner en faveur de l’organisation, lorsque le gouvernement fédéral lui a cédé le contrôle, en 2022. La Corporation de gestion du Port de Baie-Comeau est ainsi devenue propriétaire des installations. 

Cela a donné du souffle à un des plus grands projets du port, qui est la réfection du terminal no 5 (T5). 

Le processus suit son cours depuis deux ans, notamment avec des consultations ciblées et la présentation complète des travaux au public. Le Port de Baie-Comeau a néanmoins reçu un énorme coup de pouce, récemment, avec la contribution financière du gouvernement du Québec.

On parle de 17 502 383 $, sur un projet d’un peu plus de 40 M$. 

« Il y a encore bien des étapes à franchir. On a besoin d’aller chercher des fonds supplémentaires au niveau du gouvernement fédéral », fait savoir Karine Otis. 

De nouvelles consultations ciblées sont prévues en 2025. L’étude d’impact sur l’environnement doit aussi se conclure cette année. « Après ça, tout va suivre son cours dans la procédure légale, avec le Bureau d’audience publique sur l’environnement », poursuit-elle. 

L’échéance de départ visait une mise en service projetée du nouveau terminal en 2028.

« On ne se le cache pas, 2028, c’est ambitieux, mais c’est réalisable » – Karine Otis

« On ne se le cache pas, 2028, c’est ambitieux, mais c’est réalisable », déclare la directrice générale du port. 

Rappelons que ce projet vient régler une lacune au niveau des capacités d’entreposage et de transbordement de marchandises en vrac. De ce fait, il vient permettre l’augmentation des capacités portuaires du port. 

« Actuellement, le port fait environ 200 ktm (kilotonne métrique) par an et sa capacité est de près d’un million de tonnes. Avec le T5, on ajoutera près de 800 ktm de capacité », explique Mme Otis. 

L’arrivée de Norderra

Le Port de Baie-Comeau a des partenariats avec l’exploitant portuaire QSL ainsi que le Port de Rotterdam aux Pays-Bas, une collaboration voulant accélérer le développement de l’hydrogène vert, à l’échelle mondiale.

Le nouveau sur la liste est le groupe BMI, l’acheteur de l’ancienne papetière Résolu à Baie-Comeau. Ce site est devenu Norderra, un hub industriel qui jouera un rôle clé dans le renforcement de la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques.

« On souhaite développer l’économie pour les 50 prochaines années. Le site de Norderra, aujourd’hui, nous offre un terrain de jeu incroyable », lance Karine Otis. 

Ce nouveau joueur d’importance vient tout simplement transformer le portrait économique. « La vision de Norderra est de recréer de l’activité industrielle dans l’air du temps », soutient son directeur général, Frédéric Alain. 

Un large site qui a du potentiel

Karine Otis voit l’activité économique du port et sa collaboration avec le groupe BMI « comme un site industriel avec un énorme potentiel ».

« On ne vient pas remplacer le parc industriel Jean-Noël-Tessier, qui est en développement, dit-elle. On vient s’ajouter comme un site intéressant. »

« Norderra est essentiellement un projet de revalorisation d’un ancien site. En ce moment, notre but est de réaménager les lieux, afin de louer des espaces d’entreposage, des espaces de production, ou des aires de production », explique M. Alain.

Et tout est possible sur ce site. 

« On peut quasiment tout faire, car il faut comprendre qu’on ne parle pas seulement des bâtiments. On parle de l’ensemble du site, qui est un terrain vaste. »

Mais, avant de voir plus loin, il y a un inventaire à réaliser dans l’ancienne papetière, afin de préparer le terrain aux futurs locataires. 

La Ville de Baie-Comeau a même procédé à un changement au règlement de zonage, rendant possibles « les usages de commerces de gros, d’industrie, de pisciculture et de centre de recherche », sur le terrain de Norderra.

« Il y a des actifs, dans ce site-là, qui pourraient bien se prêter à la pisciculture. On veut être capable de pouvoir le proposer, ou le faire », précise Frédéric Alain.

Rappelons que la Manicouagan se prépare à recevoir de grands projets industriels, comme AquaBoreal à Baie-Trinité, ou Hy2gen à Baie-Comeau. 

Tout est lié

L’arrivée du groupe BMI, le terminal no 5 et les autres partenariats sont tous intimement liés les uns aux autres. 

« Il y a des possibilités à saisir et ces partenariats vont nous permettre de le faire. Par exemple, avec Norderra, c’est une relation qui va dans les deux sens. On s’est attachés ensemble pour essayer de développer un écosystème logistique qui a du sens », conclut Karine Otis. 

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