La Ruche est affaiblie, mais garde sa valeur

Par Karianne Nepton-Philippe 12:00 PM - 28 avril 2025
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On aperçoit Nancy Boucher en compagnie de Frédéric Auger lors du lancement de La Ruche Côte-Nord à Sept-Îles il y a deux ans. Photo Vincent Rioux-Berrouard

L’arrêt soudain du financement à La Ruche a obligé l’organisme à mettre à pied des collègues dans certaines régions ainsi que dans des départements de service, comme le marketing. La directrice de la division de la Côte-Nord, qui a ouvert il y a deux ans, Nancy Boucher perd son poste. 

Jamais l’économie québécoise n’aura autant eu besoin d’organismes pour financer les idées et les projets des régions, déclare le président-directeur général de La Ruche, Frédéric Auger. Pour lui, c’est un non-sens que le gouvernement décide de leur couper l’herbe sous le pied en retirant leur financement. 

Rappelons que le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) accorde un financement à La Ruche depuis six ans. 

M. Alain déplore que le gouvernement coupe ce soutien à La Ruche ainsi qu’à d’autres organismes essentiels du milieu. « Ça nous affaiblit et on craint d’être oublié dans les régions. On avait en Nancy Boucher une personne forte, extrêmement bien ancrée dans son milieu et qui avait un réseau de contact hors pair », déclare-t-il. 

Mais, cela ne signifie pas la fin de La Ruche pour la Côte-Nord. Actuellement, sept projets de la région y sont inscrits et Frédéric Auger espère en voir encore plus. « Est-ce que le service de La Ruche a moins de valeur aujourd’hui ? Non », déclare-t-il. 

Sur un élan 

L’année 2024-2025 est une année record pour La Ruche. « On a généré 12 M$ en retombées cette année seulement. Notre année se termine le 1er mai », dévoile M. Auger. 

« On est sur un élan et on vient carrément freiner notre élan. On est en train de créer quelque chose, il y a du momentum dans les régions. Là, on nous enlève des outils », exprime-t-il.

L’équipe de La Ruche doit « repenser sa façon de faire » avec moins de ressources. Il y aura certainement une présence moins constante, alors des employés devront s’occuper de plusieurs régions à la fois. 

« La Ruche fait ce qu’aucun autre organisme ne fait au Québec. On permet à des entrepreneurs de venir financer des idées à travers le soutien de la population », souligne M. Auger. 

Ce sont des capitaux privés injectés par la population dans un projet qui se veut porteur pour la région. « Et quel est le principal frein pour se lancer en affaires au Québec ? C’est le financement », ajoute-t-il. 

« Pour nous, c’est primordial de soutenir un outil comme celui-là, dans un contexte actuel où tous les gouvernements parlent de l’importance de créer une économique résiliente, robuste et locale. »

18 campagnes pour 263 890 $

 « Ces deux années et demie ont été pour moi une source d’inspiration et de bonheur à collaborer, développer, soutenir, accompagner et aimer ma Côte-Nord », écrit Nancy Boucher sur les réseaux sociaux. Elle mentionne qu’en deux ans, La Ruche Côte-Nord compte 18 campagnes « couronnées de succès », générant 263 890 $ en retombés économiques pour la région.

« Plus de 10 000 km parcourus pour promouvoir notre modèle d’affaires unique, tisser des liens et créer des partenariats précieux. Je pars sans regret, le cœur rempli de gratitude. »

Faire réfléchir 

L’objectif présentement pour Frédéric Auger est de « faire réfléchir le gouvernement sur la décision qu’il a prise ». « Investir dans La Ruche, ce n’est pas une dépense, c’est un investissement », lance-t-il comme message. 

Le PDG se dit sensible au contexte du dernier budget déposé par Québec. « Notre but, c’est d’expliquer quels seront les impacts de ces coupures pour que le gouvernement réalise que les coupures ne sont peut-être pas faites au bon endroit », conclut-il. 

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