BFM ǀ Un vendeur de drogue de Sept-Îles parle d’un « régime de terreur »

Kent Lebrasseur se dit une victime en lien avec les accusations qui pèsent contre lui dans le dossier du feu criminel à Moisie. Photo Facebook Kent Lebrasseur
Un « régime de terreur » : c’est de cette façon qu’un vendeur de drogue décrit la situation à Sept-Îles, avec des groupes criminalisés qui se livrent une lutte pour obtenir le contrôle du territoire.
Kent Lebrasseur se dit impliqué dans le marché de la drogue depuis 30 ans dans la région, que ce soit comme consommateur ou vendeur. Face aux nombreux événements de violence armée survenus dans les dernières années sur la Côte-Nord, il affirme être inquiet.
L’homme de 51 ans est accusé de séquestration et d’introduction par effraction en lien avec le feu criminel de la mi-octobre, à Moisie, alors que le corps de Jimmy Maltais a été retrouvé sans vie.
Kent Lebrasseur prétend n’avoir rien à voir avec les accusations qui sont portées contre lui. Il affirme avoir été lui-même séquestré.
Lors d’un entretien téléphonique avec Le Nord-Côtier, il a soutenu que les événements de la rue Vollant avaient été commandés par le Blood Family Mafia (BFM).
Selon Kent Lebrasseur, le problème est que tout le monde a peur des représailles dans cette histoire et dans les autres événements de violence répertoriés dernièrement sur le territoire.
« Le BFM, c’pas si gros que ça », dit-il, décrivant ses membres comme des « petits malfaisants » dont les groupes criminalisés ne veulent pas. « La preuve, c’est que chaque fois qu’ils font de quoi, ils se font pogner. Des affaires non planifiées, des coups de tête. »
Il soutient que ce groupe y va de différents stratagèmes pour le contrôle, le vol de drogue et d’argent, et pour obtenir du reload, afin de remonter plus haut.
« C’est le bordel » à Sept-Îles, depuis trois ans, estime-t-il.
Il parle d’un « déséquilibre total » chez les différents gangs et chez les indépendants.
« J’aimerais que les hauts dirigeants [des BFM] en prennent note. Ça va prendre quelqu’un pour calmer le jeu. »
Il laisse entendre que les grosses têtes sont en train de tomber chez ce groupe.
Kent Lebrasseur indique que les Hells sont rangés, contrairement aux groupes désorganisés.
« Je n’ai jamais vu une chose aussi flagrante et aussi dangereuse. C’est du vol à bon marché. »
Il parle aussi de petits groupes qui empruntent la méthode BFM.
« C’est grave de se tromper de maison, de place. Ç’a vraiment pu de bon sens. Il n’y a rien qui ressemble à la guerre entre les Hells et les Rock Machine. »
Ce qu’il souhaite par son intervention médiatique, c’est d’inciter les gens à dénoncer, assurant au passage ne pas avoir peur des représailles de la part du BFM.
Il soutient que la situation va se calmer à Sept-Îles, « les noms vont sortir, les bonnes affaires vont se dire, les bonnes personnes vont être punies, les bonnes personnes vont être incarcérées ».
Kent Lebrasseur dit vouloir replacer sa vie. « Je suis écœuré d’être avec ce monde-là. »
Une victime
Kent Lebrasseur est allé dans le même sens en lien avec les accusations qui pèsent contre lui lors de sa comparution par visio, vendredi matin, au Palais de justice de Sept-Îles.
Il a indiqué qu’il voulait se représenter seul et qu’il souhaitait s’adresser à la Cour. Même si la juge Nathalie Aubry lui a dit que ce n’était pas le moment, il s’est permis de dire qu’ils étaient « six à avoir été séquestrés par Derek Lemay. On est tous des victimes », a-t-il lancé.
La juge Nathalie Aubry lui a indiqué qu’avec les charges et les antécédents qui pèsent contre lui, qu’il « serait mieux de se trouver un bon avocat », puis que c’était une erreur de laisser son avocate (Me Julie Bégin), soulignant qu’il s’agissait de l’étape pro forma. S’il est « victime qu’il n’avait qu’à appeler la police », a ajouté la magistrate.
Son enquête pro forma a été remise au 5 mai, le temps de se trouver un autre avocat.
Kent Lebrasseur a souligné que sa réputation a été entachée avec ce dossier et les parutions de son nom dans les médias.
« Si ça ne marche pas, je vais aller devant juge et jury », a-t-il conclu.
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