Côte-Nord : un projet de maison pour handicapés voit le jour

Une maison destinée aux personnes vivant avec un handicap physique, intellectuel ou le spectre de l'autisme pourrait être construite dans la région. Photo iStock
« Quand je vais mourir, où est-ce qu’elle va aller ma fille ? » C’est cette question qui est le moteur du démarrage d’un projet de maison pour les personnes handicapées de la Côte-Nord.
Lisette Martin de Forestville, mère monoparentale d’une fille atteinte de déficience intellectuelle prénommée Fanny, a réfléchi à cette question alors qu’elle était malade. « Quand on est jeune, on ne pense pas à ce genre d’affaires, mais là, c’est venu dans mon esprit », raconte la septuagénaire.
La réponse l’a effrayée. « Si je meurs demain matin, elle devra aller en ville avec son tuteur », se désole celle qui ne veut pas dépayser son enfant, aujourd’hui âgée de 46 ans. « On n’a rien dans la région pour l’accueillir », laisse-t-elle tomber.
C’est devant cette réflexion qu’un comité de parents qui vivent la même situation s’est réuni. Ensemble, ils travaillent sur un projet depuis un an. Ce genre de projet ne se construit pas en criant ciseaux. Il a fallu faire des recherches, rechercher du soutien technique et des conseils de faisabilité.
« On s’est tourné vers la Cité des Bâtisseurs de Baie-Comeau qui nous appuie dans notre démarche au niveau technique », confirme Mme Martin, qui souhaite que le projet aille de l’avant à court ou moyen terme.
Un sondage
Première étape : cerner les besoins dans la région. Le comité de parents, qui formera bientôt un organisme à but non lucratif pour porter le projet plus officiellement, a lancé la semaine dernière une enquête pour mieux défendre la nécessité d’une telle maison sur la Côte-Nord.
« On veut savoir combien de personnes auraient besoin des services d’une maison comme ça. Ça nous permettra aussi de déterminer dans quel secteur de la région nous pourrions la construire et combien de places seraient nécessaires », illustre Lisette Martin, qui souhaiterait voir l’édifice s’installer en Haute-Côte-Nord.
Le questionnaire est déjà disponible en ligne ainsi qu’à la Télévision du Littoral, pour ceux qui aimeraient le remplir en format papier. Mme Martin se rend aussi disponible pour répondre à toutes les questions des participants.
En premier lieu, l’enquête s’adresse aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle (DI), physique et spectre de l’autisme ainsi qu’à leurs proches. Tous ceux qui connaissent les personnes ciblées peuvent aussi faire valoir leur point de vue en répondant au sondage. La date limite pour participer est fixée au 15 mai.
Tout est à décider
Pour l’instant, le projet n’en est qu’à ses balbutiements, ce qui signifie que rien n’est décidé. « On a des idées, mais on va vraiment se fier aux réponses que nous recevrons par le questionnaire », confirme Lisette Martin.
Une chose est certaine, les parents imaginent un milieu de vie intéressant pour les personnes qui vivent avec un handicap que ce soit physique ou intellectuel. « On voudrait du personnel spécialisé et que des activités soient organisées », image la porte-parole du groupe.
À la suite de l’enquête, d’autres étapes s’enchaîneront comme la création de l’organisme et la recherche de financement. « On ne sait pas quand on fera la première pelletée de terre. Il faut y aller étape par étape », commente Mme Martin qui croise les doigts pour que les délais ne soient pas trop longs.
Si le projet se concrétise et que tout se déroule comme prévu, l’objectif du comité est d’en développer plusieurs dans la région pour combler tous les besoins. « Ce serait formidable », de conclure la Forestvilloise.
À découvrir
Des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.