La photo d’archives du mois : un été animalier à Anticosti

Retour d’une partie de chasse à l’ours à Baie-Ellis. Henri Menier, des visiteurs ainsi que le vieux bouledogue Jack contemplent leur prise portée par des employés, 14 août 1903. Archives nationales à Sept-Îles, fonds Henri Menier (P2, P86). Photo Georges Martin-Zédé
À l’été 1903, lors de son quatrième voyage à l’île d’Anticosti, le propriétaire de l’île, Henri Menier, a un emploi du temps bien chargé.
Il doit visiter les homarderies à Baie-au-Renard et à Goose Point, superviser la construction de la villa, voir les travaux de défrichement par le feu et l’ensemencement en trèfle de terres à Baie-Ellis, visiter le prêtre missionnaire Charles Guay à Baie–Sainte-Claire, faucher les prés pour détruire les mauvaises herbes, se rendre à Québec et Montréal pour vendre des fourrures de renard, de martre et de loutre ainsi que pour faire l’achat d’arbres fruitiers et de meubles pour la villa, etc.
Malgré ces nombreux points à l’ordre du jour, Menier trouve le temps de s’adonner aux plaisirs de la chasse et de la pêche. Il traque le canard au lac Plantin et pêche le saumon dans la rivière éponyme. Comme à chaque visite sur son île, Menier et ses acolytes organisent la traditionnelle expédition de pêche au saumon sur la rivière Jupiter. Pour la première fois, ils en profitent pour remonter la rivière jusqu’à la source.
Au retour de l’expédition de pêche, Georges Martin-Zédé, directeur général de l’île, note dans son journal la présence d’ours à Baie-Ellis, dont un qui se balade et mange les restes au camp du quai. Quelques jours plus tard, l’ours revient et est poursuivi par les chiens. On abat alors la bête. Un autre ours vient rôder la nuit dès le début du mois d’août. Cette bête a plus de chance parce qu’on doit quitter l’île pour un voyage à Québec et Montréal. Mais ce n’est qu’un répit de courte durée, puisqu’au retour, l’ours est abattu.
En plus de la présence d’ursidés, Menier voit son royaume insulaire envahi par l’arrivée inattendue de 480 bœufs et de 300 moutons provenant du naufrage du Manchester Trader près de la pointe du Sud. En homme d’affaires allumé, Menier trouvera le moyen d’en faire une aventure lucrative en vendant plusieurs bêtes à un boucher de Québec.
Sources :
Journal de l’Île d’Anticosti de Georges Martin-Zédé, 1903. Archives nationales à Québec, fonds Georges Martin-Zédé (P186, S2, D1-2).
Gilbert, Rémy. Mon île au Canada : Anticosti et son histoire sous Henri Menier 1895-1913, Québec, les Éditions GID, 2013, p. 224-230.
Les Archives nationales à Sept-Îles sont situées au 700, boulevard Laure, bureau 190 | 418 964-8434 | archives.sept-iles@banq.qc.ca
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