À l’instar de milliers de Canadiens, les Nord-Côtiers se présenteront aux urnes le 28 avril prochain pour élire un nouveau gouvernement. Ils auront le choix entre six candidats, dont un candidat Rhinocéros et un indépendant. D’entrée de jeu, on sait par expérience que ni l’un ni l’autre ne sera élu.
Au Québec, on s’anime autour de deux grandes passions : la Sainte Flanelle et les élections ! Donc, dans la course pour le comté de Manicouagan, rebaptisé Côte-Nord-Kawawachicamach-Nitassinan, six candidats prennent part à la course. Dans le corridor numéro 1, on retrouve Marilène Gill, députée sortante, ayant remporté trois élections jusqu’à maintenant. L’ancienne enseignante du Cégep de Baie-Comeau siège aux Communes depuis 2015. Elle porte les couleurs du Bloc Québécois, dont le slogan est « Je choisis le Québec ».
Madame Gill souhaite un débat d’idées, mais se lance dans cette campagne avec les mêmes vieilles promesses de son parti depuis des lustres. Elle fait de la réforme de l’assurance-emploi sa priorité numéro 1. De vous à moi, on entend ce discours depuis 1993. Il serait peut-être temps de passer à autre chose et de retomber dans la réalité. La présente campagne est aspirée par la guerre frénétique lancée par un président américain complètement obnubilé par lui-même, pour qui le Jour de la libération est arrivé, mais qui prouve jour à après jour qu’il est totalement déconnecté de la réalité.
Dans ce contexte, la guerre tarifaire est devenue la question de l’urne, ce qui a permis au Parti libéral du Canada et à son nouveau chef, Mark Carney, d’occuper la place numéro 1 dans les intentions de vote, faisant ainsi de l’ombre au Parti conservateur et à son chef, Pierre Poilievre, en qui plusieurs voient l’incarnation canadienne de Trump. Les libéraux s’amènent dans cette course avec un jeune avocat qui a choisi de s’établir à Sept-Îles pour y faire son stage et pratiquer son métier depuis 2019. Kevin Coutu se présente pour faire valoir les réalités nord-côtières et défendre la souveraineté canadienne aux côtés de M. Carney.
Les Conservateurs misent sur une ancienne conseillère municipale de Sept-Îles, défaite à la mairie en 2023, pour défendre leur option. Mélanie Dorion dirige la Ressource de Réinsertion Le Phare de Port-Cartier. Elle s’engage en politique pour défendre son coin de pays. Dans une entrevue à Ma Côte-Nord, elle déclare juger « essentiel de soutenir nos petites entreprises, de renforcer notre économie régionale et de garantir l’accès à des services de qualité ».
Dieu sait que la Côte-Nord a besoin d’un nouveau souffle économique, surtout que nos grandes industries risquent d’être prises à partie par les velléités d’annexion du Canada par un voisin cupide qui les a déguisées en guerre tarifaire étendue à la planète entière. Donc, le 28 avril, les Nord-Côtiers auront le choix, soit de continuer avec le Bloc Québécois ou de mettre un terme à l’isolement politique de la région en joignant les rangs d’un parti national.
Dans la course, on retrouve également une candidate du NPD. On dit de Marika Lalime qu’elle est une jeune militante NPD expérimentée. En effet, elle en sera à sa troisième campagne électorale et très certainement à autant de défaites depuis 2019. Cette jeune étudiante en droit milite pour les causes sociales depuis sa tendre enfance. Il s’agit de causes tout à fait légitimes comme la protection des travailleurs et des droits autochtones. Mais le NPD qui a déjà fait élire un autochtone en 2011 présente cette fois une candidate parachutée.
Ses chances sont nulles tout comme celles de Sébastien Beaulieu, candidat Rhinocéros, et de Gilles Babin, candidat associé à aucun parti. Le premier est présent sur Facebook où il ajoute son grain de sel dans la poivrière des cyniques de la politique. Le second cherche à servir comme élu tant au municipal qu’au provincial pour une énième fois, sans succès. Il affirme haut et fort qu’il n’y aura pas de ligne de parti et que l’état providence, c’est terminé.
Il faut tout de même beaucoup de courage pour se présenter à une élection, surtout dans une région aussi immense que la Côte-Nord, un territoire aux multiples facettes culturelles et aux enjeux économiques titanesques. L’avenir de la région dépend d’une croix sur un bulletin de vote. Aux électeurs de choisir entre l’immobilisme ou le train de l’avenir. Force est de constater que depuis l’arrivée des Bloquistes en 1993, il ne se passe plus rien d’important chez nous. La Côte-Nord est devenue la petite fille aux allumettes du Canada.
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