Fin des bourses Perspective Québec | Les étudiants du Cégep de Sept-Îles en grève

Les étudiants du Cégep de Sept-Îles manifestent contre la fin des bourses Perspective. Photo Sylvain Turcotte
Les étudiants du Cégep de Sept-Îles boycottent en ce mercredi 2 avril. Ils manifestent contre la fin des bourses Perspective Québec, attribuées pour des programmes frappées par le manque de main-d’œuvre.
Au début février, la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry a annoncé la fin de ce programme de bourses, quelques mois plus tôt que prévu (initialement annoncée pour l’automne 2025).
Les étudiants déjà inscrits dans des programmes admissibles continueront de toucher leurs bourses jusqu’à la fin de leurs études.
Les bourses Perspective ciblaient notamment les programmes en enseignement, en santé, en éducation à l’enfance, en services sociaux, en génie et en informatique.
Le gouvernement coupe ainsi 250 M$.
L’Association générale étudiante du Cégep de Sept-Îles (AGECSI) fait partie des organisations qui se mobilisent en ce mercredi 2 avril pour dénoncer la fin de ce soutien qui profitait à près de 70 000 étudiants.
« On fait ça pour les étudiants, pour les encourager à pouvoir continuer d’étudier. Les études, ce n’est pas un privilège, c’est un droit », mentionne Cassie Bujold, présidente de l’Association.
Selon l’AGECSI, en 2022, 11 % des étudiants ayant reçu une bourse Perspective disent ne pas avoir été en mesure de poursuivre leurs études sans celle-ci.
Cette journée de boycott, l’Association la fait pour les étudiants des cégeps et universités, « mais aussi pour nos petits frères, nos petites sœurs », indique Mme Bujold.
La vice-présidente Catherine Blier et la présidente Cassie Bujold soutiennent que les raisons de la fin des bourses Perspective évoquées par le ministère « sont floues, que ce n’est pas assez efficace, pas assez utilisés quad on regarde les statistiques, mais ç’a aidé beaucoup d’étudiants. Il y en a 70 000 qui en ont bénéficié ».
Responsable aux affaires internes de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Catherine Morin, présente à Sept-Îles, se dit contente de voir les gens se mobiliser.
Des mobilisations sont prévues dans quelques villes au Québec. « Ça prouve qu’il y a plusieurs régions qui sont touchées », mentionne-t-elle, parlant entre autres de l’Abitibi (Rouyn-Noranda).
D’autres actions sont aussi posées. Des pétitions sont en cours dans les cégeps, avec déjà plus de 8 000 signatures.
« On est prêt à agir. Il y a aussi des initiatives de lettres. On a la chance de passer un message au niveau ministériel », soulève Catherine Morin
Une marche à partir du Cégep, vers les écoles secondaires, pour se rendre sur le boulevard, était prévue en avant-midi.
En appui
De son côté, la direction du Cégep appuie cette mobilisation.
« On comprend la réaction étudiante face au retrait des bourses Perspective. Ça donnait un coup de pouce. Le constat, c’était pour encourager la persévérance scolaire. Ça n’a peut-être pas attiré autant (d’étudiants) vers les programmes, mais ç’a permis de les maintenir. Ç’a n’a pas créé une affluence, mais il y a plus de persévérance, plus de diplomation », exprime la directrice des études du Cégep de Sept-Îles, Marie-Ève Vaillancourt.
Les bourses Perspective avaient « l’objectif était d’attirer les étudiants vers les programmes en situation de manque de main-d’œuvre. »
La fin de ce programme accentuera la situation de précarité financière des étudiants, selon Mme Vaillancourt. « Le volet des prêts fait qu’ils commencent leur vie avec une dette. Les bourses contribuent à payer les frais de scolarité, le matériel, le logement… », précise-t-elle.
Elle se réjouit de voir l’implication de l’Association générale étudiante du Cégep de Sept-Îles. « Il est rare qu’une association étudiante soit si politisée. Notre asso est particulièrement active. On voit une sensibilisation démocratique », conclut-elle.
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