Un poisson d’avril qui ne passe pas sur la Côte-Nord

Les porte-parole de la Coalition solidarité santé de la Côte-Nord brandissent symboliquement un poisson d'avril. Une façon de rappeler que l'accessibilité, la gratuité et l'universalité du réseau public ne doivent pas devenir des blagues de mauvais goût. Photo SIISNEQ
Plusieurs organisations de la Côte-Nord lancent un cri du cœur et dénoncent fermement les impacts « déjà visibles » de la réforme Dubé sur le réseau public de santé.
La Coalition solidarité santé de la Côte-Nord a tenu une conférence de presse sous le thème « Pour que la gratuité, l’accessibilité et l’universalité ne soient pas qu’un poisson d’avril », le 31 mars à Baie-Comeau.
Depuis la création de l’agence Santé Québec, les craintes se confirment. « Le cuisinier a beau porter un nouveau chapeau, la recette demeure la même, couper dans les budgets publics pour mieux justifier le transfert de fonds vers le privé », affirme sans détour la Coalition.
Les coupes budgétaires de 1,5 G$ dans le réseau public ouvrent la voie à une explosion de services de santé à but lucratif, selon elle. « Pendant qu’on coupe dans le réseau public, on ouvre les vannes au secteur privé », dénoncent les porte-parole des différentes organisations. « C’est un non-sens », ajoutent-ils.
« Le privé vampirise le public »
Pour Kevin Newbury, représentant national de l’APTS pour la Côte-Nord, le mal est profond. « Ce sont nos décideurs politiques qui choisissent délibérément de maintenir le réseau dans un état d’austérité », exprime-t-il ajoutant que le privé ne complète pas le public. « L’accès aux soins devient encore plus difficile, notamment pour les personnes les plus vulnérables. »
Geneviève Gagné-Dumont, du Regroupement des femmes de la Côte-Nord, ajoute une dimension sociale au discours. « Ce sont les femmes qui risquent de perdre le plus, elles soignent, elles accompagnent, elles s’appauvrissent. »
Des décisions éloignées des réalités régionales
La centralisation est aussi vivement critiquée. « Le MSSS n’a plus aucune présence régionale. Comment les réalités d’une région comme la nôtre peuvent-elles être prises en compte si le ministère oriente Santé Québec à l’aveugle », questionne Shawn Bourdages, de la TROC-CDC Côte-Nord.
Pour sa part, Daniella Thorn, présidente du Syndicat des travailleurs paratechniques, va encore plus loin. « Ce sont des top guns à Québec qui prennent les décisions, des gens qui n’ont aucune idée de ce qu’on vit sur le terrain », déplore-t-elle.
« Le système public est saboté de l’intérieur »
« On sabote volontairement le système public pour le rendre inefficace, renchérit Mme Thorn. On veut ensuite nous convaincre que la seule solution, c’est le privé, mais ce qu’ils ne disent pas, c’est que ce modèle vise à faire du profit sur la maladie des autres. »
Elle poursuit expliquant que « c’est inacceptable que des services comme les CLSC, qui préviennent plutôt que de guérir, soient négligés ».
Elle donne en exemple le Groupe Biron provenant du privé qui débarque sur la Côte-Nord. « On voudrait nous faire croire que c’est un hasard », laisse-t-elle entendre.
Alors que le gouvernement vante les mérites de sa réforme, la Coalition solidarité santé de la Côte-Nord conclut qu’« au Québec, nous nous sommes battus et nous continuerons de le faire ».
Les organisations syndicales et communautaires de la Coalition solidarité santé de la Côte-Nord sont actuellement devant les bureaux du Député de René-Lévesque, Yves Montigny pour dénoncer ces situations.
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