7 M$ pour reconstruire la pourvoirie Moisie-Nipissis

La pourvoirie avant l'incendie. La péninsule accueillera les camps satellites, mais l'auberge sera construite sur une parcelle de terre moins sujette à l'érosion. Photo courtoisie
Les feux de forêt de 2023 ont été dévastateurs pour les installations de la Pourvoirie Moisie-Nipissis, un joyau de la communauté innue de Uashat mak Mani utenam. Une grande majorité des bâtiments de la pourvoirie a été rasée par le feu. Le plan de reconstruction se met en branle et les premiers coups de marteau sont attendus en 2026. Les coûts de la reconstruction du site sont évalués pour le moment à 7 M$.
La pourvoirie 2.0 en mettra plein la vue aux pêcheurs de saumons, mais elle sera ouverte à d’autres clientèles, grâce à son nouveau positionnement quatre saisons.
« On investit pas seulement sur la pourvoirie, mais sur les quatre saisons avec une offre pour la motoneige, ce qui est nouveau. Les opérations de la pourvoirie sont en juin et juillet. Après, on ne peut plus pêcher le saumon, mais on peut utiliser le site comme lieu de guérison, faire des rassemblements pour les Autochtones, mais aussi pour d’autres groupes», a expliqué André Michel, biologiste et directeur du Bureau de la protection des droits et du territoire d’Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam(ITUM).
L’analyse préliminaire préparée par Ashini Consultants pour ITUM mentionne le traîneau à chien, l’escalade, la descente de rivière en canot, le ski de fond et la randonnée au nombre des activités envisagées. Le site serait également un relais de motoneige.
«Ça reste à préciser, mais il y a beaucoup de potentiel sur ce site qui est magnifique», ajoute M.Michel.
Rappelons que les activités de la pourvoirie se poursuivent et affichent même déjà complet pour juin. Devant l’impossibilité de loger sur le site, les pêcheurs sont transportés quotidiennement par hélicoptère à partir de Sept-Îles.
La culture innue à l’honneur
La construction d’une auberge inspirée des façons de faire des Innus est à l’agenda. Tentes de type prospecteur, shaputuan et sites de camping pourraient faire partie du nouveau design et offrir de l’hébergement alternatif.
«On a fait une première évaluation avec Ashini Consultants, une compagnie spécialisée, et il y a une surévaluation surtout en raison des coûts de transport. Le train passe pas loin et ça n’a pas été pris en compte. Sur le site, là, c’est ground zero. Cet été, ce sera l’étude terrain et les plans détaillés, incluant les coûts, vont venir après. Il faut faire la recherche de financement», a ajouté M. Michel.
Après l’incendie, le premier ministre François Legault avait promis son aide. Celle-ci sera sollicitée, car les assurances à elles seules ne couvriront qu’une fraction de coûts projetés.
« On a reçu même pas 1 M$ pour les assurances… », confiait André Michel.
Le bâtiment principal, l’auberge, ne se trouvera pas sur la péninsule où se trouvaient les installations de la pourvoirie.
” Quand ça a brûlé, la pourvoirie était sur une péninsule. C’est beau, mais on voit depuis un moment les marques d’érosion qui s’accentuent. Si on investit 7 M$, on ne veut pas perdre ça. On prévoit donc bâtir l’auberge à 100-150 mètres des berges. Les camps satellite pourraient être installés sur la péninsule “, expliquait André Michel.
Quoi qu’il en soit, la culture innue sera à l’honneur dans toute la conception du site. ” C’est un site exceptionnel qui est important pour nous. On va s’inspirer de nos traditions, les perches des tipis, la pêche au harpon… ”
Il y aura fort à faire d’ici là, mais la pourvoirie Moisie-Nipissis renaîtra de ses cendres.
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