L’avenir des dispensaires inquiète en Minganie

Par Vincent Rioux-Berrouard 5:05 AM - 24 mars 2025
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Un syndicat et les élus de la Minganie craignent pour l'avenir des dispensaires dans les petites communautés. Sur la photo, le CSLC de Natashquan. Photo courtoisie

Des élus de la Minganie et le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) déplorent la fin d’incitatifs qui permettaient d’assurer le recrutement de personnels dans les dispensaires.

Ce qui est dénoncé est l’abolition de mesures locales qui permettaient d’assurer les soins dans les régions éloignées, comme la Minganie, selon le syndicat et la MRC. Il s’agissait de mesures comme une indemnité de déplacement pour se rendre à son port d’attache ou une indemnité de repas pour les personnes salariées demeurant sur les lieux de travail.

Les élus de la Minganie s’inquiètent que les nouvelles mesures viennent aggraver la pénurie de personnel, notamment pour le recrutement d’infirmières dans les dispensaires.

« On est très préoccupé à propos de l’avenir de nos services en santé. Au fil des ans, on a perdu des services et on veut s’assurer de conserver les services que l’on a et même d’en gagner », affirme la préfète de la MRC de Minganie, Meggie Richard.

La situation est aussi dénoncée par le SIISNEQ-CSQ. L’organisation rappelle le rôle majeur des dispensaires dans les petites communautés.

« Mettre fin aux incitatifs n’a fait que précariser l’offre de soins de santé dans la région. C’est ce qui fait la différence entre avoir une infirmière sur place ou n’avoir aucun service de proximité », explique Karine Ouellet Moreau, présidente du SIISNEQ-CSQ.

Lors de la séance du conseil de la MRC de Minganie, les élus ont demandé au CISSS et au gouvernement de veiller à la présence des ressources nécessaires en région.

« On veut aussi rappeler l’importance de l’accès aux soins de santé dans le développement et l’attractivité de notre région », ajoute Mme Richard.

Le SIISNEQ-CSQ lance un appel à la partie patronale pour trouver des solutions à cette problématique.

« N’attendons pas qu’un drame se produise pour trouver une solution. La seule fatalité, ça devrait être de nous entendre. Je tends la main à mes vis-à-vis patronaux pour qu’on signe rapidement une lettre d’entente afin de maintenir les services offerts dans les dispensaires. Les citoyennes et citoyens comptent sur nous, ne les laissons pas tomber », conclut Karine Ouellet Moreau.

Aucune répercussion

Le CISSS de la Côte-Nord indique que la présente situation n’a pas de répercussion sur les soins et services à la population.

« Les incitatifs en question étaient versés à certains employés pour couvrir leurs frais de déplacement et de séjour pour se rendre de leur domicilie jusqu’à leur port d’attache. Or, en vertu des conventions collectives, seuls les frais de déplacement et de séjour à partir du port d’attache et requis dans le cadre de l’exercice des fonctions peuvent être remboursés », explique par courriel Jean-Christophe Beaulieu, conseiller en communication pour le CISSS de la Côte-Nord.

Ainsi, les incitatifs ne sont plus versés parce qu’ils ne respectent pas les conventions et que le CISSS de la Côte-Nord se doit de respecter les modalités prévues dans celles-ci, selon l’organisation.

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