Le projet d’usine de graphite à Baie-Comeau ralentit

Par Anne-Sophie Paquet-T. 4:25 PM - 20 mars 2025
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Northern Graphite envisage d'utiliser une partie du site de l'ancienne papeterie de Baie-Comeau en collaboration avec BMI. Photo archives

Le projet d’usine de graphite de Northern Graphite à Baie-Comeau, qui devait initialement voir le jour en 2026, est en attente de plusieurs décisions clés, dont l’acceptation d’un bloc énergétique par Hydro-Québec. 

Hugues Jacquemin, président et directeur général de l’entreprise, souligne que le principal frein à l’avancement du projet est l’absence de réponse d’Hydro-Québec, concernant l’attribution du bloc de 100 MW (mégawatt) demandé.

De plus, la conjoncture du marché des véhicules électriques à la baisse ralentit les engagements des clients.

« Même si la demande est toujours là, les constructeurs sont plus prudents dans leurs engagements », déclare-t-il, ajoutant savoir que le marché des batteries est fluctuant, mais que l’équipe reste convaincue que la demande va s’intensifier.

Pas de bloc, pas d’étude 

Le retard d’Hydro-Québec est particulièrement problématique, car sans confirmation du bloc énergétique, Northern Graphite ne peut pas lancer son étude de faisabilité.

« Nous, aujourd’hui, on attend toujours une réponse de la part d’Hydro-Québec vis-à-vis du bloc d’électricité pour lequel on a postulé », dit M. Jacquemin au journal Le Manic. « Pour nous, il est impossible d’investir là-dedans, tant qu’on n’a pas la certitude d’avoir l’électricité », ajoute-t-il.

Une possibilité de milliers d’emplois 

En parallèle, l’entreprise doit sécuriser des engagements fermes, avant d’investir massivement dans la construction de l’usine.

Malgré les obstacles, l’ambition de Northern Graphite demeure intacte.

L’usine de Baie-Comeau est conçue comme un projet modulaire pouvant être développé progressivement, en fonction de la demande. La première phase, qui comprendrait deux modules produisant 20 000 tonnes de graphite par an, devrait créer entre 200 et 250 emplois.

L’objectif à long terme est de construire une unité majeure, parmi les plus grandes au monde, pouvant atteindre jusqu’à 600 emplois pour une capacité de 50 000 tonnes annuelles.

À pleine capacité, l’usine pourrait générer entre 2 000 et 2 500 emplois, selon les projections de l’entreprise. « L’ambition est toujours la même », assure M. Jacquemin, ajoutant que « la question, c’est en combien d’étapes ». 

Une colocation avec BMI

Le projet de Northern Graphite à Baie-Comeau reste stratégique pour la région et l’industrie des batteries en Amérique du Nord et en Europe. Son emplacement offre un accès direct aux ports, facilitant l’exportation et l’approvisionnement en matières premières.

L’usine devrait s’implanter sur un terrain industriel de 1,2 million de mètres carrés à Baie-Comeau, bien que l’entreprise explore également une collaboration avec BMI pour utiliser une partie du site de l’ancienne papeterie. Ce partage des infrastructures pourrait permettre un gain de temps significatif, dans le démarrage des opérations.

En combinant ces deux sites, Northern Graphite optimiserait ses processus, tout en accélérant la mise en production, lorsque le tout sera lancé. 

Si les accords énergétiques et commerciaux sont finalisés cette année, la production pourrait démarrer d’ici la fin de 2027, ou le début de 2028.

« On a perdu un an, il n’y a pas de secret », reconnaît Jacquemin, tout en réaffirmant que le projet ira de l’avant. « Il faut être patient », conclut Hugues Jacquemin. 

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