Conscient des blessures du passé, Mgr Pierre Charland souhaite établir une relation fondée sur l’écoute et le respect avec entre autres, les communautés autochtones de la Côte-Nord à qui il demande pardon.
« La première étape d’écoute est fondamentale », déclare-t-il. « Il ne faut pas essayer de sauter par-dessus cette étape essentielle, où l’on prend le temps d’entendre chaque histoire, chaque vécu », ajoute-t-il, en entrevue avec Le Manic.
Inspiré par l’approche de la justice réparatrice, il veut encourager un dialogue honnête, où la parole des Premières Nations sera entendue avec ouverture et bienveillance.
« C’est en nous écoutant réellement que nous pourrons avancer vers une véritable réconciliation », affirme-t-il.
Lorsqu’on lui demande si cette ouverture est une forme de demande de pardon, il répond sans hésitation que oui.
« Je pense qu’il arrive un temps où il faut absolument reconnaître et puis s’excuser », dit-il.
Pour lui, ce cheminement est essentiel afin de rétablir des liens de confiance et de bâtir une Église plus proche des réalités des gens.
Une mission d’écoute
En plus d’avoir ressenti un accueil chaleureux lors de son arrivée il y a deux semaines, Mgr Charland exprime sa volonté de s’ancrer dans sa nouvelle région et d’en comprendre les enjeux.
« Je suis quelqu’un qui aime créer des ponts, amener les communautés à cheminer ensemble », affirme-t-il.
Sa nomination coïncide avec une période où l’Église cherche à renouveler son engagement envers la population et à accompagner les transformations sociétales.
Mgr Charland se dit particulièrement attentif aux défis liés à l’itinérance, aux inégalités sociales et au vieillissement des paroissiens.
« Il faut redécouvrir une Église qui est proche des gens, qui offre une véritable nourriture spirituelle adaptée à la vie d’aujourd’hui », explique-t-il.
Il prévoit donc une présence active sur le terrain, se déplaçant en voiture, en avion, et même, si nécessaire, en motoneige pour aller à la rencontre des communautés les plus isolées.
La découverte de la Côte-Nord
« Baie-Comeau, la Côte-Nord, une région que je ne connaissais pas », a-t-il confié, lors d’une conférence de presse.
Pourtant, à peine arrivé sur ce vaste territoire, le franciscain avoue s’y être bien senti. Son parcours l’a mené à œuvrer tant auprès des paroissiens de Montréal, que des populations autochtones, notamment par son implication au Centre d’amitié autochtone de la métropole.
Son arrivée à Baie-Comeau marque une nouvelle ère pour l’Église régionale, qui accueille un évêque proche des réalités sociales et soucieux de créer des ponts entre les différentes communautés.
Mgr Charland assumera ses fonctions le 28 mai 2025 lors d’une célébration à la cathédrale Saint-Jean-Eudes.
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