Consignaction

Des lieux dédiés partout au Québec d’ici 2027

Par Emelie Bernier 5:00 AM - 11 mars 2025 Initiative de journalisme local
Temps de lecture :

Consignaction a offert de l'affichage dans les commerces où le retour des contenants consignés est possible. Consignaction

Depuis le 1er mars, les contenants de plastique qui contiennent des boissons gazeuses, de l’eau, du jus, des spiritueux ou du lait font l’objet d’une consigne, au même titre que les canettes de bière, par exemple. Vous payez donc de 5 à 10 sous par contenant acheté, somme qui vous sera remboursée, si vous ramenez ledit contenant dans un lieu de dépôt dûment identifié. 

Pour l’instant, la plupart des supermarchés et de nombreux dépanneurs agissent à titre de lieux de dépôt, mais cette donnée est appelée à changer au fur et à mesure que les nouveaux centres de tri Consignaction verront le jour sur le territoire.

L’ouverture de 400 de ces lieux est prévue d’ici 2027, année où sera également mise en place la collecte des récipients en carton multicouches (comme les pintes de lait, par exemple) et les bouteilles de verre jusqu’ici non consignées (bouteille de vin et d’alcool, notamment).

Certains seront peut-être étonnés de voir le coût d’achat de certains produits connaître une augmentation. 

De l’affichage a été mis à la disposition des détaillants afin d’identifier les nouveaux contenants consignés. Consignaction

« De l’affichage est prévu dans la règlementation, pour informer les clients. Les détaillants ont reçu des affiches où tous les contenants consignés sont présentés avec l’information que désormais, ils sont assujettis à une consigne », explique Annie Jolicoeur, de l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB). 

Pas la cohue

Pour le moment, ce n’est pas la cohue dans les quelque 90 lieux de retour identifiés officiellement sur la Côte-Nord, majoritairement des supermarchés et des dépanneurs.

Au supermarché Maxi de Port-Cartier, par exemple, le directeur de la succursale, Miguel Jean, s’attendait à davantage de mouvement. 

« En vrai, ça n’a pas eu l’impact qu’on imaginait. Je pensais qu’on aurait beaucoup de contenants à gérer, par exemple. À part la mise à jour des machines qui ont été reprogrammées, pour le moment, c’est très peu différent d’avant le 1er mars », indique M. Jean.

Miguel Jean, directeur de la succursale Maxi de Port-Cartier, devant la machine de type « gobeuse » qui a été programmée pour traiter désormais les contenants consignés en plastique en plus des canettes. Photo courtoisie

La chaîne a accompagné ses détaillants dans cette transition qui s’est déroulée, jusqu’ici, sans anicroche. L’affichage a été modifié pour indiquer quels produits font désormais l’objet d’une consigne.

« Pour les caisses de 24 petites bouteilles d’eau, par exemple, on parle d’une consigne de 2,40 $. C’est une bonne nouvelle pour l’environnement, mais pour le consommateur, ça fait une différence. Mais sincèrement, ça ne semble pas changer les comportements pour le moment », avance-t-il.

Quelques clients semblaient s’être préparés à la nouvelle façon de faire.

« C’est mineur pour le moment, mais c’est une nouvelle habitude à prendre », conclut Miguel Jean.

Du côté de l’AQRCB, on estime qu’il est normal que la transition s’effectue doucement.

« Dans ses communications, l’AQRCB avait indiqué aux gens qu’ils n’étaient pas obligés d’y aller le 1er mars ! C’est possible que cet appel ait été entendu. Le système de consigne est là pour rester », indique Mme Jolicoeur, en souriant.

La transition ne se fera pas en un tournemain, admet-elle.

« C’est un changement d’habitude et de façon générale, ça prend un petit bout de temps adopter une nouvelle façon de faire. Il y a des gens qui ne sont pas connectés. Il y a de l’éducation à faire. Il n’y a pas eu de réforme de la consigne depuis 1984, c’est-à-dire depuis 40 ans ! »

Recycler ou consigner ?

Puisque l’adoption d’une nouvelle habitude prend généralement du temps, qu’advient-il des contenants consignés qui terminent leur course dans le bac de recyclage ?

« Dans la règlementation, si les gens mettent les contenants dans la collecte sélective, la collecte sélective est tenue de les envoyer à la consigne », précise Annie Jolicoeur de l’AQRCB.

Elle rappelle toutefois qu’en ramenant vos contenants via la consigne, non seulement vous récupérez les sommes que vous avez payées pour la consignation des récipients, mais vous vous assurez que 100 % des ceux-ci seront recyclés.

« Le tri à la source, et c’est prouvé à travers le monde, donne toujours le meilleur taux de récupération et de valorisation. » 

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires