La Maison d’hébergement pour femmes l’Amie d’Elle de Forestville a voulu faire différent cette année pour souligner la Journée internationale des droits des femmes. Elle a invité Les Chipies sur la scène du Pavillon des arts pour faire rire et chanter les Forestvilloises.
Ce sont près de 100 femmes qui ont pris part à cette soirée exclusivement féminine, qui s’est tenue le 6 mars à Forestville. Les Chipies ont par la suite pris la route pour performer à Baie-Comeau le lendemain et à Sept-Îles le 8 mars.
Les spectatrices ont eu droit à des chansons drôles et plus sérieuses abordant différents thèmes toujours en lien avec les femmes. « Les femmes ne sont pas bien représentées dans le folklore, donc a écrit le nôtre », ont lancé les trois artistes dès le début du spectacle.
La pièce Un p’tit verre de vin a bien fait rire la salle tout comme les chansons grivoises dans lesquelles les chanteuses abordent les relations sexuelles de façon comique.
« Les femmes ont toujours la même réaction. Elles demandent si j’ai mis une caméra dans leur cuisine », a rigolé Claire Duguay après son interprétation de la chanson sur le verre de vin.
À d’autres moments, le rire faisait place à la prise de conscience. Les Chipies ont présenté une pièce sur l’environnement. Louise Poirier, aussi autrice des paroles, a lu un message émouvant destiné aux travailleuses des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale.
« Je veux parler de toi parce que ton rôle est crucial lorsqu’une d’entre elles rompt le silence et se dévoile, qu’elle amorce son coming-out du cauchemar de la fille qui a pogné le mauvais numéro. Je veux trouver les mots pour le dire, pour parler de ton quotidien », a-t-elle partagé.
Finalement, la dernière chanson du spectacle en a touché plus d’une. Elle a été écrite il y a 20 ans, mais elle est toujours d’actualité. « Parce que quand on écrit des chansons qui touchent les droits des femmes, c’est d’actualité longtemps », s’est désolée l’autrice, chanteuse et musicienne.
La pièce Faut qu’une fille veule parle du consentement. Les Chipies l’ont mis à l’avant-plan après la sortie du mouvement #MeToo en 2020.
Après leur rappel, les trois chanteuses sont venues à la rencontre des spectatrices qui avaient toutes un bon commentaire sur le spectacle.
Qui sont Les Chipies ?
D’abord, Andrée et Louise Poirier sont des sœurs. La troisième membre du trio est une amie de Louise. Elles se connaissent donc toutes très bien, c’est certainement pour cette raison qu’elles ont une chimie aussi palpable sur scène.
Les Chipies ont vu le jour en 1995 alors qu’elles avaient eu une demande pour faire un spectacle pour le 8 mars. « Le concept s’est développé, on était 8 femmes sur scène pour le 8 mars avec différentes formes d’arts de la scène », explique Louise Poirier précisant que cette représentation s’est tenue pendant une quinzaine d’années.
« À un moment donné, on a épuisé un peu les ressources d’artistes femmes dans la région et on était aussi à court de sous. On s’est dit qu’on est le noyau initial et qu’on pourrait faire Les Chipies », raconte l’autrice.
Les trois artistes sont des féministes dans l’âme. « On a du travail à faire pour garder nos acquis, ça va de soi qu’on travaille dans ce sens-là. On aime beaucoup la dérision, on aime beaucoup rire aussi, faire des parodies, parler de toutes sortes d’affaires mélangées, des fois sérieux, des fois juste pour la rigolade », mentionne Louise.
Les Chipies veulent apporter de la joie aux femmes et aux travailleuses qui soutiennent les femmes en difficulté. « Votre vécu de travailleuse est dur, votre réalité est dure, et vous travaillez avec quelque chose de difficile. Donc nous autres, on voulait vous amener des sourires », soutient la porte-parole du trio.
Les artistes sont originaires de Gatineau et elles sont toutes âgées de plus de 60 ans. Pour le moment, elles font généralement de la scène lors de la Journée des droits de la femme, mais c’est possible de le faire toute l’année, à la demande.
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