Comment se déroulera la transition pour le futur chef des libéraux fédéraux ?

Les libéraux fédéraux choisiront dimanche un nouveau chef, mettant ainsi fin au règne de près de 10 ans de Justin Trudeau à la tête du pays.
M. Trudeau se retira dans les jours qui suivront le congrès libéral. Dès mardi, il s’entretiendra avec son successeur afin d’ouvrir la voie à la transition.
«Cela doit se dérouler de façon raisonnablement rapide, mais il y a plusieurs choses à faire au cours d’une transition, encore plus en ces temps troublés», a dit M. Trudeau.
Voici ce que l’avenir immédiat nous réserve.
La passation
M. Trudeau devra remettre formelle sa démission à titre de premier ministre. Il rencontrera la gouverneure générale Mary Simon. Celle-ci invitera ensuite le futur chef libéral à former un gouvernement.
Cela peut se faire très rapidement, souligne David Zussman, un professeur adjoint de la faculté d’administration publique de l’Université de Victoria. Cela pourrait aussi prendre des jours et même des semaines.
«Dans les faits, M. Trudeau pourrait toujours être assis dans son siège de premier ministre lorsque la Chambre des communes reprendra ses activités à la fin de mars», mentionne-t-il.
Mais cela serait étonnant.
Jeudi, M. Trudeau a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de rester sur la scène politique fédérale.
Il est vraisemblable que le prochain chef souhaite amorcer son règne le plus rapidement possible, a convenu le Pr Zussman.
Un nouveau gouvernement
Le prochain chef devra nommer un nouveau conseil des ministres et choisir une date pour la cérémonie d’assermentation.
Le conseil des ministres de Justin Trudeau comptait 37 membres. Certains ministres poursuivront leurs tâches, mais on pourrait voir de nouveaux figures provenant du caucus libéral.
Un ancien greffier du Conseil privé, Michael Wernick, dit que le prochain chef ne pourra compter que sur une mince réserve, car un grand nombre de députés libéraux ont déjà décidé qu’ils ne se présenteront pas aux prochaines élections.
Il conseille au prochain chef de nommer un plus petit conseil des ministres, quitte à ce que certains membres se voient confier plus d’un portefeuille.
Le Pr Zussman dit qu’il serait plus simple de conserver certains ministres. Après tout, il faudrait vérifier le passé des nouveaux ministres, nommer du personnel, installer des liaisons téléphoniques sûres.
Chacun devra connaître rapidement ses dossiers, parce que des élections seront déclenchées d’ici les six prochains mois.
Le futur premier ministre devra nommer aussi rapidement les principaux conseillers qui formeront son propre cabinet.
Le retour du Parlement ?
En annonçant son départ, M. Trudeau avait prorogé le Parlement jusqu’au 24 mars.
Au retour des députés, le nouveau gouvernement devra procéder à un discours du trône, ce qui signifie qu’il devra faire face aussi à des motions de censure.
M. Trudeau devra remettre formelle sa démission à titre de premier ministre. Il rencontrera la gouverneure générale, Mary Simon. Celle-ci invitera ensuite le futur chef libéral à former un gouvernement.
Le 5 février, le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré que le déclenchement d’élections générales «était la seule ligne de conduite responsable».
Au début de février, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet avait réclamé des élections le plus rapidement possible, ce qui permettrait d’avoir un nouveau Parlement afin de négocier «de façon durable» avec les États-Unis.
«Pour l’instant, [les Américains] peuvent dire au gouvernement canadien qu’il ne sera plus là dans deux mois, qu’il n’est plus un interlocuteur crédible pour négocier. Ce n’est pas une position avantageuse», avait alors indiqué le dirigeant bloquiste.
De leur côté, les néo-démocrates se disent prêts à collaborer de façon limitée avec les libéraux. Leur chef, Jagmeet Singh, dit vouloir l’adoption d’une loi afin d’aider les travailleurs canadiens qui seront affectés par les nouveaux droits douaniers américains. «Des élections, c’est secondaire comparativement à cela», a-t-il lancé.
Ensemble, les néo-démocrates et les libéraux comptent assez d”élus pour défaire toute motion de censure.
M. Trudeau devra remettre formellement sa démission à titre de premier ministre. Il rencontrera la gouverneure générale, Mary Simon. Celle-ci invitera ensuite le futur chef libéral à former un gouvernement.ent.au de maturité bien supérieur à ce que nous avons observé au cours des derniers mois, souligne-t-il. Des élections pourraient être déclenchées très rapidement après l’assermentation du nouveau conseil des ministres. Cela pourrait être à l’avantage du nouveau chef.»
Des élections
Des élections pourraient être déclenchées avant le 24 mars.
Cela signifie que les parties devront choisir rapidement tous leurs candidats.
La campagne pourrait s’étendre de 37 à 51 jours. Le scrutin doit se dérouler un lundi.
«Les partis risquent d’être distraits au cours de la prochaine campagne électorale, dit le Pr Zussman. Les négociations avec les États-Unis se poursuivront aussi longtemps que M. Trump restera au pouvoir. Il ne cesse de changer les règles, alors j’ignore quand arriverait un moment idéal pour déclencher des élections.»
Le gouvernement fédéral peut réagir aux décisions du gouvernement américain, même pendant des élections. Il demeure en place pour s’occuper des affaires courantes.
«Plusieurs Canadiens croient qu’il n’y a plus de gouvernement lorsque le Parlement est dissous. Il n’y a aucune pause pour le gouvernement», souligne le Pr Zussman.
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