Faute de service, des Nord-Côtières enceintes transférées la Journée des droits des femmes

Par Emy-Jane Déry 12:50 PM - 6 mars 2025
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Photo Pixabay

Des femmes enceintes de Sept-Îles, de la Minganie et de la Basse-Côte-Nord ont reçu la recommandation d’être transférées à Baie-Comeau, le 8 mars, Journée des droits des femmes, faute de la présence d’un gynécologue.

Le CISSS de la Côte-Nord a bien réussi à obtenir la présence d’un chirurgien dépanneur, pour la période de découverture prévue du 8 au 14 mars. Or, aucun gynécologue ne sera présent.

Le CISSS recommande aux cas de grossesses jugées « plus à risque » de transférer vers Baie-Comeau, le 8 mars, où les patientes pourront avoir accès à la présence d’un spécialiste, a appris Le Nord-Côtier. Elles seraient une dizaine. « Nous sommes en contact avec elles pour les tenir informées de la situation », a indiqué le CISSS Côte-Nord par courriel.

Une demande d’escorte ambulancière a été logée à l’entreprise Paraxion.

Pour sa part, le CISSS indique que « plusieurs moyens de transport sont en évaluation ».

Mercredi soir, le maire de Sept-Îles, Denis Miousse, n’avait toujours pas eu de retour du ministre de la Santé, Christian Dubé. Lundi, il lui a fait parvenir une lettre dans laquelle il s’est insurgé de la solution de transférer des femmes enceintes par autobus, à plus de 230 km de distance.

« Qu’elles soient 10 ou 30, ce n’est pas du tout acceptable », a commenté M. Miousse au Journal.

Il souhaiterait évidemment des solutions pérennes pour assurer la présence de gynécologues à Sept-Îles, mais dans des cas de transferts, l’ancien président du conseil d’administration du CISSS Côte-Nord demande à ce qu’ils soient au moins effectués par avion.

« Nous ne sommes pas des citoyens de second ordre », a-t-il dit.

Jeudi, les préfets de la Côte-Nord ont parlé d’une même voix pour exiger « une action immédiate » de la part du ministre Dubé, de la députée Kateri Champagne Jourdain, de Santé Québec et du CISSS Côte-Nord, afin « de remédier dans les plus brefs délais à la situation et d’assurer la disponibilité de gynécologues en tout temps au centre mère-enfant de Sept-Îles », peut-on lire dans un communiqué.

Ils demandent aussi qu’en « cas de découverture, un transport aérien adéquat soit fourni aux femmes enceintes prises en charge par le CISSS de la Côte-Nord devant être déplacées ».

« Cette situation me préoccupe énormément et je la suis de très près. Santé Québec nous dit que toutes les pierres sont retournées pour trouver des solutions et ils doivent continuer de déployer tous les efforts pour attirer et retenir les professionnels dans notre région. C’est essentiel! », a réagi par courriel la députée Kateri Champagne Jourdain.

Dans une déclaration, le Cabinet du ministre de la Santé se disait « sensible » à la situation vécue au Centre mère-enfant de Sept-Îles, mardi. Il a aussi ajouté « avoir confiance » aux gestionnaires de Santé Québec pour appuyer correctement l’établissement.