Avec le contexte politique actuel, le projet de la société ferroviaire Qc Rail de relier Baie-Comeau et Dolbeau-Mistassini par un chemin de fer refait surface, mais il ne pourra se concrétiser sans l’engagement des gouvernements, selon ses instigateurs.
Il n’y a rien de nouveau dans ce projet, mais la possible guerre tarifaire entre le Canada et les États-Unis permet de rappeler son importance, affirme Marcel Furlong, président de Qc Rail et préfet de la MRC de Manicouagan.
Selon lui, les gouvernements n’ont qu’à se manifester. « Ça va dépendre de l’appui des gouvernements provincial et fédéral. On doit aussi avoir l’appui des MRC des territoires affectés par le projet », soutient-il.
Inégalité
« L’objectif au départ de ce projet, ce n’était pas juste de relier Dolbeau à Baie-Comeau. Il y a toujours eu une inégalité entre l’Ouest et l’Est canadien », souligne pour sa part le directeur du développement industriel chez Innovation et Développement (ID) Manicouagan, Guy Simard.
ID Manicouagan est actionnaire du projet de chemin de fer, tout comme la Société du Plan Nord. Une étude de préfaisabilité pour ce corridor de commerce s’est conclue en 2023.
« Il faut comprendre que notre projet, c’était de produire une étude pour savoir si c’était faisable. Ensuite, il fallait savoir si c’était viable financièrement », rappelle Marcel Furlong.
Après cette étape, il fallait déterminer le tracé, les coûts et la possible construction de tunnels ou de ponts.
Le conseil d’administration de Qc Rail a décidé de ne pas donner suite aux études.
« On a remarqué qu’il y aurait aussi des enjeux importants, parce qu’il fallait passer dans le Réservoir Pipmuacan. L’enjeu du caribou forestier, comme la rivière Bersimins et l’aire protégée de Péribonka, était important », renchérit M. Furlong.
Garder le projet vivant
Il était toutefois important « de garder le projet vivant », dit le président de Qc Rail, qui croit encore au potentiel de ce chemin de fer interrégional.
« Rien ne dit que dans 10, 15 ou 20 ans, il n’y aura pas un changement de situation […] au niveau de la chaîne d’approvisionnement canadienne », déclare-t-il.
« Le contexte actuel au niveau politique fait en sorte que la chaîne d’approvisionnement canadienne doit être améliorée », poursuit Marcel Furlong.
De plus, Baie-Comeau a les capacités d’accueillir ce type de développement, assure Guy Simard.
« Avoir un projet d’est en ouest, pour couvrir le Canada, ça intéresse beaucoup de monde. Qc Rail serait un des dossiers à développer. La marchandise partirait de Winnipeg en train pour se rendre en Europe et ça prendrait six jours de moins si on passait par Baie-Comeau », précise M. Furlong.
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