Le premier ministre François Legault veut lancer une enquête publique et indépendante « dans les meilleurs délais » concernant le fiasco SAAQclic, qui a fait les manchettes dans les derniers jours.
Dans un long message sur X, le premier ministre a indiqué qu’il avait donné cette directive au Secrétaire général du gouvernement.
« Je lui ai demandé de s’inspirer des propositions faites par les partis d’opposition et de faire en sorte que le travail soit complémentaire aux travaux de la Vérificatrice générale et de l’Autorité des marchés publics, a-t-il expliqué. Je veux que cette enquête publique indépendante se déroule rapidement, qu’on puisse enfin faire toute la lumière. »
Le fiasco à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a dominé les échanges à l’Assemblée nationale depuis le dépôt du rapport explosif de la vérificatrice générale, la semaine dernière, qui faisait état d’un dépassement de coûts d’au moins 500 millions $.
Le premier ministre souhaite savoir comment un projet « aussi mal préparé » a pu être lancé afin de «ne pas répéter les mêmes erreurs dans l’avenir».
« Si après ces enquêtes on doit agir et sanctionner des responsables, on va le faire. Je n’hésiterai pas. Je me suis engagé à ce que nos dirigeants soient imputables et je vais respecter mon engagement », a-t-il souligné, ajoutant qu’il ne prenait pas ça à la légère.
Cette saga a déjà fait une victime au gouvernement puisque le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, a démissionné jeudi à la suite de ces ratés.
« Vous avez non seulement le droit, mais vous avez raison d’être fâchés. Le gouvernement ne va pas se défiler de ses responsabilités. On va aller au fond des choses, on va analyser ce qui n’a pas fonctionné et on va rectifier le tir », a soutenu le premier ministre dans son message.
Pour la porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, « déclencher une commission d’enquête publique sur le fiasco SAAQclic était la seule façon pour François Legault d’éviter d’entacher son intégrité et de faire la lumière sur le gaspillage de 500M$ d’argent public. »
De son côté, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a affirmé que cette décision « s’imposait ».
« Pas question d’une enquête qui dure 2 ans, avec une longue liste de recommandations bureaucratiques, sans nommer, ni accuser, les responsables politiques, a-t-il souligné sur X. Ça doit être une opération pour aller au fond des choses, pas un prétexte pour que le gouvernement ne réponde plus aux questions sur le sujet et affirme attendre les conclusions avant de se prononcer. »
Éric Caire, mais aussi la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, et son prédécesseur, François Bonnardel, ont mentionné à plusieurs reprises qu’ils n’étaient pas au courant du cafouillage de SAAQclic.
Des conversations avaient eu lieu dès 2022 entre M. Caire et la SAAQ, ont rapporté jeudi « Le Devoir » et « Le Journal de Québec ». Un arrêté ministériel avait ensuite été signé afin de permettre à la société d’État de morceler un dépassement de 222 millions $ pour qu’il passe sous le radar.
Selon la vérificatrice générale, ce morcellement s’était fait en raison d’un prétendu «risque médiatique et politique élevé» à l’aube d’une campagne électorale.
Un peu plus tôt cette semaine, le gouvernement Legault refusait toute responsabilité dans ce scandale, l’imputant aux gouvernements précédents, tant péquiste que libéral.
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