Droits de douane de Trump: le président de Rémabec se dit prêt

Par Patrice Bergeron, La Presse Canadienne 9:17 AM - 28 février 2025
Temps de lecture :

Le premier ministre du Québec, François Legault, visite une usine à La Tuque, le jeudi 27 février 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Patrice Bergeron

Des exportateurs de bois du Québec sont prêts à riposter de façon musclée aux menaces de droits de douane de Donald Trump, en retenant leur stock dans leur cour à bois plutôt que de le vendre aux Américains. C’est le cas de Rémabec, qui détient des usines à Port-Cartier.

C’est ce qu’a laissé entendre le président de Rémabec, Réjean Paré, au côté du premier ministre François Legault à La Tuque jeudi après-midi.

Son entreprise compte 11 usines en Mauricie, au Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord, représente 2000 emplois directs et exporte une bonne partie de sa production aux États-Unis. Le groupe détient Arbec et Bioénergie AE Côte-Nord, à Port-Cartier. Il est aussi actionnaire de Carbonity, une nouvelle usine port-cartoise de production de biochar, actuellement en mise en service.

M. Legault est allé à la rencontre des représentants de l’industrie forestière qui sont inquiets, puisque leurs produits sont déjà frappés de droits de douane de 14 % aux États-Unis, auxquels pourraient donc s’ajouter 25 % supplémentaires, si le président Trump met sa menace à exécution. En outre, le premier ministre avait évoqué des compromis sur le bois lors de sa visite à Washington, ce qui avait suscité des craintes dans l’industrie.

«On ne peut pas payer 14 % plus 25 %, sinon, c’est mon banquier qui va venir présider chez nous», a argué M. Paré, au terme de la rencontre, avec le premier ministre à ses côtés.  

Sa stratégie? «Garder notre bois quatre ou cinq semaines, il y a un ‘just in time’ aux États-Unis (production en flux tendu, sans réserve), ils n’ont pas des cours pleines de bois», a fait valoir le patron de Rémabec.

Ils ont acheté entre 13 et 15 milliards de pieds mesure planche (PMP) au Canada l’an dernier et ils ne pourraient s’en passer du jour au lendemain, a-t-il fait valoir. 

François Legault a fait savoir qu’il approuvait la démarche du patron de Rémabec qui relève le défi de Donald Trump.

«On voit que c’est un vrai entrepreneur. Il dit: ‘M. Trump, vous bluffez! Vous dites que vous n’avez pas besoin de notre bois? ce n’est pas vrai.’»

Les représentants de l’industrie ont pressé le premier ministre d’adopter le nouveau régime forestier attendu depuis longtemps, qui abandonnerait le système actuel d’enchères – mis en place pour satisfaire les Américains, en vain. 

M. Legault a par ailleurs appelé l’industrie à la «consolidation», au regroupement des nombreux joueurs, afin d’investir massivement dans la technologie pour améliorer la productivité.  

Galerie photo

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires