Côte-Nord : 40 rivières auraient un potentiel hydroélectrique

Normand Beaudet, de la Fondation Rivières. Photo Lucas Sanniti
La Fondation Rivières invite la Côte-Nord à la vigilance alors que le projet de loi 69, présentement à l’étude, pourrait ouvrir toutes grandes les valves du développement hydroélectrique privé sur le territoire.
Deux soirées d’échange sur le thème de l’énergie et des rivières sont prévues à Sept-Îles (25 février, Auberge le Tangon, 19 h 30) et Baie-Comeau (27 février, café-théâtre/Centre communautaire à Baie-Comeau, 19 h 30), afin de discuter de ces enjeux.
Elles seront animées par Normand Beaudet, de la Fondation Rivières et Mathieu Bourdon, impliqué au sein du jeune Comité vigilance Énergie et industrie Côte-Nord et de l’Association Eaux-Vives Minganie.
« Pour nous, ces rencontres sont un premier petit pas », précise M. Beaudet. La question du harnachement des rivières est toujours d’actualité, surtout sur le territoire nord-côtier, estime-t-il. « La Côte-Nord est l’endroit où les probabilités de voir se développer des barrages hydroélectriques privés sont les plus élevées, si le projet de loi 69 est accepté. »
Ce projet de loi, présentement à l’étude à l’Assemblée nationale, augmenterait de 50 à 100 MGW la puissance hydraulique des projets de barrages qui pourraient se soustraire à certaines étapes d’approbation.
« N’importe qui pourrait avoir le projet de se faire un petit barrage moyennant toutes les règles qui sont considérablement simplifiées par le projet de loi 69. Plusieurs instances n’auraient plus leur mot à dire, comme le MRNF, par exemple. Ça enlèverait également des cadres établis par la Régie de l’énergie, des éléments de la loi sur Hydro-Québec (…) Au final, l’adoption de cette loi permettait de faciliter le développement d’un entrepreneuriat énergétique privé, avec le moins d’encombres possible », indique M. Beaudet, évoquant le modèle « d’autoproduction » cher à l’ex-ministre, Pierre Fitzgibbon.
Au Québec, selon les estimations de la Fondation, environ 140 rivières pourraient avoir le potentiel de générer une centaine de MGW, au moyen de petits barrages.
« Si on élimine celles qui ont des enjeux au niveau de la faisabilité, de la puissance, de la dénivellation, par exemple, ça donne quand même une centaine de rivières, dont une quarantaine sur la Côte-Nord », ajoute M. Beaudet.
Une augmentation des projets énergétiques menés par des intérêts privés n’est pas souhaitable pour la Fondation Rivières.
« Est-ce qu’on veut faciliter la voie à l’entrepreneuriat privé dans le développement des ressources énergétiques, ou on veut garder ça dans le giron d’Hydro-Québec et on veut que les instances politiques aient un rôle central dans la gestion de notre production énergétique ? »
L’autonomie énergétique, les réseaux intelligents et plusieurs autres sujets d’intérêt seront abordés, lors des rencontres de mardi et jeudi.
« Baie-Comeau fait de la redistribution électrique et ça pourrait devenir une base majeure pour l’implantation de microréseaux intelligents et d’autonomie énergétique, par exemple », souligne l’intervenant.
La Fondation Rivières compte d’ailleurs accentuer sa présence sur le territoire dans les trois prochaines années.
« S’il y a un endroit pivot pour l’énergie au Québec, c’est ici. »
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