Chronique ǀ On le fait, mais on a besoin de support

Par Emy-Jane Déry 5:00 AM - 25 février 2025
Temps de lecture :

Les élus du conseil de ville de Sept-Îles en compagnie de la ministre de l'Emploi et députée de Duplessis, Kateri Champagne Jourdain, devant la maquette du futur nouvel aréna. Photo courtoisie

Depuis lundi soir, il n’est plus question de savoir comment on fera le nouvel aréna à Sept-Îles. On le fera, point à la ligne. C’est le tournant qu’a pris le projet, lorsque les élus ont officiellement octroyé le contrat au plus bas soumissionnaire, la firme EBC. 

En adoptant la résolution de mandater la firme pour la construction d’un nouvel aréna au montant de 78,5 M$, le conseil des élus de la Ville de Sept-Îles a franchi une étape cruciale. Il n’y a plus d’incertitudes : Sept-Îles aura son nouvel aréna. 

« Le conseil devient le porteur de drapeau, le leader du projet », a commenté Catherine Lauzon, directrice générale de la municipalité. 

Il y a fort à parier que cette affirmation de volonté viendra soutenir les discussions en cours avec de potentiels partenaires financiers. Du moins, c’est le pari que font les élus et les administrateurs de la Ville.

Ce sera plus facile de vendre un projet en lequel on croit, qu’un projet victime ambiguïtés. Parce ce que le dévoilement des montants des soumissions a sonné tout le monde, en novembre. L’écart avec l’estimation de 56,6 M$ a fait mal. Le conseil a dû prendre un pas de recul. 

Une partie de la population s’est montrée en désaccord. À l’inverse, il y a aussi eu « une vague d’amour » avant les fêtes, et ça, ça a fait du bien, aux dires de la directrice générale. 

« De voir ces jeunes venir dire à quel point c’était important pour eux, ça a permis de nous rappeler pourquoi on le faisait », a affirmé Catherine Lauzon.

Le contrat est donné et il n’y a encore rien de signé, « mais il ne sera jamais trop tard pour diminuer le coût du projet », explique Mme Lauzon, qui a bon espoir d’avoir des ententes officielles, au maximum d’ici la fin de l’année. 

Des discussions sérieuses, il y en a. ITUM est au premier rang. 

« Deux communautés, un territoire », dit Catherine Lauzon, qui révèle avoir des échanges pratiquement hebdomadaires avec le conseil Innu Takuaikan Uashat Mak Mani-utenam. « Nous avons beaucoup d’enjeux communs et nous voulons travailler de plus en plus en partenariats. » 

Alouette est là aussi. 

« On sent une belle ouverture, nous avons de beaux échanges », dit-elle. 

Le président-directeur général de l’aluminerie ne s’en est d’ailleurs pas caché, lors de sa conférence devant les membres de la Chambre de commerce, la semaine dernière. Lorsqu’ils auront signé leur contrat d’énergie avec Québec, les administrateurs de l’aluminerie seront là pour regarder comment ils peuvent aider. 

Mike McCann, le président et chef de la direction de Rio Tinto IOC a également été rencontré. « On a eu de bonnes discussions. »

Une fois que cet aspect majeur sera réglé, une autre phase de la recherche de financement pourra s’amorcer, et les idées en ce sens sont multiples. 

« On pourrait vendre les vieux bancs de l’aréna Conrad-Parent, des briques du nouveau bâtiment, la zamboni ! On va en faire des moitié-moitié », illustre Catherine Lauzon, en précisant qu’il faudra quand même être prudent. « On ne veut pas non plus venir nuire aux autres organismes qui ont des besoins, il faudra trouver un équilibre. »

Diversifier les sources de revenus

La directrice générale ne s’en cache pas. Pour créer de nouvelles sources de revenus, la Ville de Sept-Îles « peut faire mieux », estime-t-elle.

Lorsque la municipalité s’est lancée dans la recherche de partenaires pour son aréna, elle n’avait pas vraiment d’expérience. C’est du jamais-vu à Sept-Îles. 

Par contre, elle travaille sur un coffre à outils. C’est pour ça qu’elle a engagé la firme Solis.

« Connaissez-vous tout le potentiel de votre marque citoyenne ? », peut-on lire en page d’accueil de son site Web. 

C’est quoi une marque citoyenne ? La firme va évaluer une quinzaine d’infrastructures de la Ville de Sept-Îles, dont le nouvel aréna, pour en définir la valeur sur le marché.

Ça peut se traduire par une multitude de choses. Des zones VIP, des noms d’événements, des surfaces de jeux, des véhicules officiels, le nom d’un bâtiment… les exemples sont nombreux et représentent chacun de « potentiels leviers d’affaires ou engagements en termes de partenariats », explique Solis. 

Cette dernière compte de nombreuses municipalités parmi ses clients : Rouyn-Noranda, Sorel-Tracy, Saint-Georges, Saint-Eustache, Sherbrooke, Repentigny…

Parallèle, sa firme mère, aussi impliquée dans le dossier septilien, a notamment fait la stratégie de marque de Port-Cartier, des Chocolats Favoris et même de Jig-A-Loo, vous savez, le spray qu’on met sur les pentures quand ça grince. 

Je ne sais pas vous, mais moi, en entendant ce son agressant, je n’ai jamais dit « il faudrait mettre du lubrifiant sur les pentures ». J’ai toujours dit « on a-tu du Jig-A-Loo ». J’imagine que ça veut dire quelque chose sur la force de leur marque… 

Galerie photo