10 ans plus tard

Un sauvetage entre Sept-Îles et les Laurentides toujours aussi marquant

Par Emy-Jane Déry 5:00 AM - 21 février 2025
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Honey, à la SPCA Côte-Nord, le jour de son transfert, mars 2015. Photo Emy-Jane Déry, Le Journal de Montréal

Il y a 10 ans, cinq avions en provenance de Montréal et de l’Ontario atterrissaient à Sept-Îles pour récupérer 14 chiens de la SPCA Côte-Nord et les ramener dans les Laurentides, afin de leur offrir une plus grande chance d’être adoptés. Parmi eux se trouvait Honey, une petite croisée Husky âgée de 2 ans. 

L’événement pour le moins spectaculaire avait fait la manchette, à l’époque. C’est l’organisme de la Colombie-Britannique, Pilots N Paws, qui était le grand manitou de l’opération.

Le concept derrière ces sauvetages est plutôt simple : des pilotes qui ont besoin d’effectuer des heures de vol pour prendre de l’expérience en profitent pour joindre l’utile à l’agréable. Ils fournissent leur avion, leur temps et leur essence pour faire les transports, plutôt que de simplement voler pour voler. 

En mars 2015, donc, à la demande la SPCA Côte-Nord, un transfère s’organise. Honey, une chienne Husky croisée de 2 ans embarque dans une cage de transport et fait le voyage de plusieurs heures en Cessna, entre Sept-Îles et les Laurentides.

Elle a ensuite été vaccinée, stérilisée puis envoyée dans sa nouvelle famille d’accueil, quelques jours plus tard. 

Jocelyn Giroux se souvient de son arrivée sous son nouveau toit de Saint-Adolphe. 

« C’est mon fils qui l’avait ramené de la SPCA. Il nous racontait qu’elle avait été sauvée en avion. Je n’en croyais pas un mot. Je lui disais : tu sais bien qu’ils disent ça pour nous attendrir », raconte celui qui a été bien stupéfait, lorsqu’il a vu l’histoire dans les journaux par la suite. 

Au début, ce n’était pas facile. Honey n’avait pas encore eu la chance de recevoir une éducation. 

« Beaucoup de défis, de patience et d’objets détruits par une trop grande peur d’être encore abandonnée », résume M. Giroux. 

Boiseries, couvertures, jouets… La petite Husky en a mangé des choses. Mais, avec l’aide d’un éducateur canin, son anxiété a fini par disparaître et c’est devenu chose du passé. 

« Honey est une chienne active, curieuse et sociable. Elle adore faire des promenades en campagne et une journée sans aller prendre sa marche, elle nous le fait savoir ! », rigole M. Giroux.

Honey, à ce jour, dans sa famille des Laurentides.  Photo courtoisie

La famille a même fait un voyage jusqu’à Sept-Îles pour tenter de venir retracer le passé de leur petite adoptée, auprès de la SPCA Côte-Nord. « Ça n’a pas été concluant, mais nous étions curieux de savoir », dit-il. 

« Elle fait partie de notre famille depuis maintenant 10 ans. Elle n’est pas seulement un chien, elle est devenue un membre de la famille à part entière et nous ne pourrions pas imaginer notre vie sans elle », dit celui qui souhaite lancer un message. « Adopter un chien, c’est bien plus que lui offrir un foyer. C’est lui donner une nouvelle chance et recevoir en retour un amour inconditionnel. »

Un contexte différent

Le dernier transfert d’animaux de la SPCA Côte-Nord vers une autre SPCA ou refuge du Québec remonte à novembre 2023 et ce n’était pas par avion.

Dans la dernière décennie, les règles ont changé et sont devenues beaucoup plus strictes pour le transport d’animaux. Le contexte aussi a changé. Les refuges débordent partout et sont donc moins enclins à accueillir des pensionnaires d’autres régions. 

La SPCA Côte-Nord doit désormais favoriser les adoptions sur son territoire et ça lui va bien. En 2024, une hausse d’une centaine d’adoptions a été recensée.