Usine d’ammoniac et d’hydrogène vert à Sept-Îles | Le projet tombe à l’eau

Simulation visuelle du navire ravitailleur de TEAL dans la baie de Sept-Îles. Finalement, le projet ne verra pas le jour. Photo courtoisie
Ayant essuyé un nouveau refus pour obtenir un bloc énergétique, TEAL Chimie & Énergie Inc doit enterrer son projet d’usine d’hydrogène et d’ammoniac vert à Sept-Îles.
Voilà depuis de nombreuses années que l’entreprise avait amorcé des démarches pour faire aboutir ce projet évalué à plus d’un milliard de dollars.
L’usine aurait été construite dans le secteur Pointe-Noire. Le projet avait pour objectif d’être lancé vers la fin de la décennie. Il comprenait aussi un navire ravitailleur, basé à Sept-Îles, pour fournir en ammoniac vert les navires sur le fleuve Saint-Laurent.
En juin 2024, c’est un quatrième refus que TEAL a reçu d’Hydro-Québec, pour sa demande d’un bloc énergétique. L’entreprise recherchait 40 mégawatts d’électricité en tout temps, et 110 mégawatts en période hors pointe.
Elle avait considérablement diminué ses demandes, au fil des ans. Initialement, elle recherchait un bloc énergétique de 1 100 mégawatts.
TEAL avait pour espoir que le projet de loi 69, qui ouvrira la porte à l’autoproduction d’électricité, puisse apporter des solutions. Toutefois, après analyse, l’entreprise a conclu que le projet de loi ne facilite pas l’autoproduction.
« Le projet de loi a été le coup de grâce, cet automne », affirme Jonathan Martel, président et directeur général de TEAL. « Non seulement nous n’avons pas le bloc d’énergie qu’on avait besoin pour assurer la base de l’usine, mais l’autoproduction n’est pas possible (…) On ne voyait pas d’issue. »
Il constate aussi un revirement de situation. Avant la pandémie, il y avait de l’énergie disponible, mais le financement n’était pas au rendez-vous pour des initiatives vertes. Aujourd’hui, le financement est présent pour les projets de décarbonation, mais c’est l’électricité qui manque. « La balance a littéralement flippé », commente M. Martel.
Il rappelle que TEAL avait signé une entente avec un partenaire américain, qui était prêt à investir « 2 à 3 milliards », mais que c’est l’électricité qui manquait.
Il confirme aussi que cette annonce n’est pas pour relocaliser le projet en dehors de Sept-Îles, vers une autre destination. L’entreprise estimait que la Ville la plus populeuse de la Côte-Nord était le meilleur site pour ce projet d’usine.
« On cherchait un marché de niche et c’est ce qu’on avait trouvé à Sept-Îles. Il y a un port, de l’électricité renouvelable et des mines qui ont besoin d’un sous-produit de l’ammoniac. On avait toutes les conditions gagnantes », dit-il.
Le directeur général dit avoir senti de l’intérêt de la part du gouvernement du Québec, notamment lors de discussions avec l’ancien ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. Il se demande toutefois si le projet Hy2gen à Baie-Comeau, également une usine de production d’hydrogène et d’ammoniac verts, n’a pas été priorisé.
Malgré la mauvaise nouvelle, d’annoncer la fin du projet, Jonathan Martel, considère que son équipe et lui ont le sentiment du devoir accompli.
« On a tout fait ce qu’on pouvait faire, que ce soit pour lever du financement, ou trouver de l’énergie… Finalement, on ne les réunit pas les conditions. Il y aura quand même un deuil à vivre », dit-il.
Il souligne au passage le travail des nombreux intervenants économiques du milieu septilien, qui ont accompagné l’entreprise durant les dernières années.
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