Parlons chiffons avec Recyk et Frip

On estime que chaque Québécois jette 45 kg de textiles par année. Photo Pixabay
Saviez-vous que les Québécois se débarrassent en moyenne près de 100 lb de vêtements par année et que ceux-ci termineront bien souvent leur trajectoire dans les centres d’enfouissement ? Recyk et Frip, qui offre déjà une alternative avec sa friperie, veut pousser plus loin sa mission zéro déchet textile, en transformant des tonnes de vêtements en chiffons.
Chiffonner pour préserver, c’est le nom que l’équipe de Recyk et Frip a donné à son projet de récupération et de transformation de vêtements et tissus usagers, pour en faire des torchons destinés aux entreprises de la Côte-Nord.
« Nous sommes en phase démarrage, mais nous avons fait un projet pilote en installant quatre cloches de réception des dons, en juin 2024. En six mois, on est passé de 10,8 tonnes à 14 tonnes de dons textiles reçus mensuellement », explique le directeur général de Recyk et Frip, Stéfan Marchand.
L’organisme a effectué une étude de marché auprès de 100 PME, confirmant une demande annuelle de 39 tonnes de chiffons.
« Considérant que nous n’avons pas encore contacté les grandes entreprises minières et industrielles de la région, il est fort probable que la demande réelle soit beaucoup plus grande », estime-t-on.
Les premiers chiffons seront proposés à un groupe test, dès le mois de mars.
« On commence à petite échelle. On va produire des échantillons pour présenter aux acheteurs potentiels de Sept-Îles, des entreprises, des garages, le cégep entre autres. On prévoit vendre 6000 kg en 2025, durant la phase test de marché et de production », explique Stefan Marchand.
Mais les ambitions dépassent largement ce chiffre.
« On sait qu’en 2026, si on obtient les subventions demandées, on sera apte à produire 120 000 kg pour le marché », s’enthousiasme-t-il.
Le financement, nerf de la guerre
L’équipe de Recyk et Frip met la dernière touche à une importante demande de financement qu’elle déposera au plus tard le 19 mars, auprès de Recyc-Québec.
« La plus grosse subvention qu’ils accordent pour ce genre d’initiative peut atteindre entre 300 000 et 500 000 $. On estime le coût de la mise en place du projet à un peu plus de 400 000 $ », précise Stefan Marchand.
Il faudra notamment acheter des machines et trouver un local de 1 500 pieds carrés pour le découpage et l’emballage, ce qui n’est pas une mince affaire à Sept-Îles. Quatre emplois seront créés, si la subvention totale est accordée.
Les guenilles se déclineront en deux catégories : 100 % coton et assemblage coton et polyester.
« Le coton est pour les garages, il est jeté après usage, mais les torchons faits d’un mélange des deux fibres sont lavables et donc plus durables », précise le dg.
La réception des dons textiles se fera via 30 cloches de réception, sur le territoire de Sept-Îles.
Vers le zéro déchet textile
Le projet Chiffonner pour préserver s’inscrit dans la mission de Recyk & Frip d’atteindre le zéro déchet textile, en 2028, pour la MRC des Sept-Rivières et émane notamment de la table de concertation sur les textiles relancée par la Corporation de protection de l’environnement de Sept-Îles (CPESI).
« La rumeur dit que le gouvernement va promulguer une loi pour exiger de se rapprocher du zéro déchet dans un délai de 5 ans. Ce sera un gros défi pour la Côte-Nord, qui est la région la plus en retard ! Un citoyen de Sept-Îles jette deux fois plus qu’un citoyen de Montréal ! », illustre-t-il.
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