De grandes ambitions pour l’Atanukan de l’école Manikanetish

Par Sylvain Turcotte 5:00 AM - 14 février 2025
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Charles-Philippe Vincent, le directeur du programme de l'Atanukan, qui a de grandes ambitions. Photo Sylvain Turcotte

Le portrait du programme de l’Atanukan de l’école Manikanetish de Uashat s’enligne pour passer à un niveau supérieur, particulièrement pour le hockey.

Charles-Philippe Vincent, directeur du programme de l’Atanukan, qui regroupe les équipes (sport et culturel) de l’école secondaire de Uashat, est en poste depuis la mi-novembre. Il caresse de grandes ambitions.

Dès le jour un, il avait déjà des idées à implanter. 

« Je ne suis pas déménagé à huit heures pour rien », de dire l’homme débarqué de Wendake.

Un des projets qu’il a à cœur, c’est de mettre sur pied une équipe M13 D1 Relève en hockey masculin, qui intègrerait le circuit provincial scolaire du RSEQ.

« On va travailler fort pour », mentionne-t-il. Il compte s’entourer des meilleurs. M. Vincent entend concentrer les équipes de l’Atanukan vers le réseau scolaire. 

« ITUM Éducation croit au programme », ajoute-t-il.

D’autres changements sont aussi à venir. Le programme de développement hockey école (PDHÉ) Joé Juneau, pour le primaire, pourrait prendre une autre direction, fait savoir Charles-Philippe Vincent. 

Il veut développer davantage le hockey chez les Autochtones, leur sport national, dit celui qui est aussi sur le conseil d’administration de Hockey Québec. « Ils s’intéressent à ce qu’on fait. »

Au féminin

Le directeur du programme entend aussi amener le hockey féminin chez les Autochtones à un autre niveau.

Ce sport est déjà populaire auprès d’une dizaine de filles dans le PDHÉ, cinq chez l’Atanukan M13 pour la saison 2024-2025 et une quarantaine au sein de l’Association du hockey mineur de Uashat mak Mani-utenam.  

« On voit l’attrait, que ça intéresse les filles de jouer au hockey. L’effeversence est présente », souligne-t-il. 

Il envisage une formule showcase féminin pour l’an prochain.

« Les portes sont ouvertes pour une collaboration avec d’autres écoles. »

Même si c’est embryonnaire, M. Vincent a déjà des pourparlers avec Mélodie Bouchard, qui dirige la concentration hockey de l’Institut d’enseignement de Sept-Îles.

Les intentions de Charles-Philippe Vincent sont les mêmes pour le hockey féminin que du côté masculin.

« On veut l’amener ailleurs. Il y a une belle place à prendre. C’est de voir comment on peut aider le hockey féminin (équipement, rondelle différente…), comment faire pour qu’elles aient du fun. »

« Tout est dans l’esprit d’ouverture », assure le directeur. « Il est temps de monter des projets », renchérit le directeur de l’Atanukan, qui discute régulièrement avec Stéphanie Poirier, directrice hockey féminin et développement à Hockey Québec.

Que ce soit au niveau masculin ou féminin, il aimerait aussi voir une équipe autochtone au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec. 

Ailleurs 

Charles-Philippe Vincent souhaite en faire autant pour les autres disciplines du programme de l’Atanukan, soit l’athlétisme, le badminton, le basketball, le tennis de table, le volleyball et aussi la musique, qui permet de faire vivre la langue et la culture. 

Les équipes de l’Atanukan regroupent près de 130 élèves de l’école Manikanetish, soit près de la moitié des jeunes fréquentant l’établissement d’enseignement secondaire de Uashat. Le programme en est à sa troisième année. 

« Je veux que les autres sports se développent aussi, raccrocher les jeunes à leur passion. C’est l’endroit où ils peuvent rester dans leur culture. Le sentiment d’appartenance est fort. Ça renforce leur identité et ça brise l’isolement. Et il y a les valeurs innues : l’entraide, la bienveillance. Ils sont fiers de leurs couleurs », assure-t-il.

Charles-Philippe Vincent veut en faire de bonnes personnes, qu’ils soient des exemples, qu’ils aient et soient des modèles. 

Il espère l’essor du sport chez les élèves autochtones au même titre que la poussée du hockey féminin au Québec dans les dernières années. « Nos jeunes ont besoin d’exemples. Ça prend des gens qui sortent de nos programmes pour s’identifier à eux. »