Piqués par le canot à glace

Par Sylvain Turcotte 12:03 PM - 13 février 2025
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Des membres de l'équipe de canot à glace Les Givrés de la Côte-Nord était à l'entraînement dimanche matin dans la baie de Sept-Îles. Photo Sylvain Turcotte

L’hiver est bien installé. L’eau de la baie de Sept-Îles a son couvert de glace par endroit. Des conditions à propos pour le retour des crinqués de canot à glace à bord de l’embarcation des Givrés de la Côte-Nord. 

Les permanents de la saison des Givrés sont Zaccaria Kacem, Christelle Lebel, Cassandra Dupont, Nicolas Bauret, Stéphanie Moro, Martin Roberge et Christopher Mitride. Plus de la moitié d’entre eux portent le titre de permanent pour une première saison, au sein des canotiers de Sept-Îles. C’est le cas de Martin Roberge et Christopher Mitride.

Ce dernier est originaire de la Nouvelle-Calédonie. Il est Septilien depuis 2007.

Il y a deux ans qu’il s’est initié au canot à glace. Il était curieux face à ce sport.

Pour Christopher Mitride, c’était une autre façon de s’ancrer à la culture d’ici. 

Il a grandi sur le bord de la mer, et a déjà fait de la pirogue, une embarcation longue et étroite, « mais on ramait torse nu et en short », lance-t-il, bien contrastant avec ce qu’il porte pour le canot à glace. 

« Il y a une belle baie ici pour ça, c’est plaisant pratiquer en hiver, profiter de la mer et des glaces », mentionne-t-il.  

Il a été attiré par l’aspect de la trotte. « J’ai accroché », dit l’homme qui pratique d’autres sports, dont le volleyball. 

L’expérience

Martin Roberge, c’est le doyen des Givrés. C’est celui qui a le plus de bagages en canot à glace, avec six compétitions à son actif. Le commandant en second pour la Réserve navale NCSM Jolliet s’est lancé dans ce sport en 2018, au sein de l’équipe de la Réserve à Québec. 

Une pause forcée a été imposée par la COVID-19. 

« Une grosse déception pour bien du monde », se rappelle-t-il.

Même si c’est un sport extérieur, les règles ne permettaient pas aux adeptes de canot à glace de continuer, alors que ça exige des rassemblements et une proximité. Rappelez-vous le fameux 2 m de distanciation !

Le retour du canot a été salué en grande pompe en 2021, lors de la course du Carnaval de Québec et la participation d’une soixantaine d’équipes. 

« Les gens étaient contents de reprendre leur sport. Il y a eu une belle couverture médiatique avec présence de l’Agence France Presse » souligne-t-il.

Martin Roberge est devenu régulier des Givrés, il y a quelques mois, quand il a fait son choix entre l’équipe de la Réserve et celle nord-côtière, alors qu’il alternait aux deux semaines entre Québec et Sept-Îles. 

Il fait profiter de son expertise comme doyen et son expérience à toutes les positions.

Il a beaucoup appris du coach de l’équipe de la Réserve, que ce soit pour les techniques à la barre ou sur la glace.

« Virer un canot de 28 pieds ça ne se fait pas n’importe comment », dit celui qui se voit aussi comme « un semi-coach » pour les Givrés. 

Le plaisir et le dépassement, c’est l’objectif de Martin Roberge et ses coéquipiers. Le canot à glace, c’est le sport pour lequel il a un attachement. « J’ai pogné la piqure comme on dit en bon québécois ! »

« C’est un beau sport d’équipe. Dans un canot, si tu n’es pas sur la même longueur d’onde, que tu n’es pas synchronisé, le canot n’avance pas, ne va pas dans la bonne direction. On doit développer une synergie et une compréhension des limites des autres », soutient-il. Les pratiques permettent d’arriver à ça. 

À l’action

Les Givrés de la Côte-Nord passeront de la pratique à la compétition dans les prochains jours. Ils seront de la course de L’Isle-aux-Coudres, la Grande Traversée – OCEAN/STQ), le 15 février. Ils enchaîneront deux semaines plus tard avec celle de Portneuf, le 2 mars. 

Ces participations et l’embarcation viennent avec un coût. L’équipe peut compter sur l’apport du Port de Sept-Îles et Artelia, et reste ouverte à d’autres commandites. Son canot sera éventuellement à remplacer. Parole de Christopher Mitride, un des permanents, ils ont certainement le plus vieux et le plus lourd.  

“ Généralement, les équipes changent leur embarcation aux trois ans. Si tu attends trop, ce sont les coûts d’entretien ”, dit-il. 

Au gré des conditions pour le canot à glace

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