Maintenant plus cher pour Sept-Îles–Québec

Le déplafonnement du coût des billets avec la nouvelle version du Programme d’accès aérien aux régions (PAAR) risque de faire augmenter le montant que devront dépenser les Nord-Côtiers, pour certaines liaisons aériennes.

La nouvelle mouture du PAAR, entrée en vigueur depuis le 3 février, élimine les billets à 500 $. Pour des vols, les citoyens peuvent désormais bénéficier de rabais entre 50 % et 85 %, selon la destination.

Ce nouveau système fera que les Québécois paieront plus cher pour se déplacer en avion, croit le Parti québécois.

“ Si l’objectif de la CAQ est d’augmenter le fardeau financier des citoyens qui dépendent d’un transport aérien régional efficace et abordable, s’est réussi ”, affirme, avec une pointe d’ironie, le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti Québécois en matière de transport, Joël Arseneau, par voie de communiqué.

Les changements apportés font que certaines liaisons sont plus gagnantes que d’autres, remarque Yves Côté, directeur de l’expérience client et développement des affaires chez Air Liaison. Par exemple, il sera plus difficile de trouver des billets à moins de 500 $ pour un vol aller-retour, à partir de Sept-Îles vers les grands centres.

“ Pour les lignes de Sept-Îles vers Montréal ou Québec, ça revient un peu plus cher que les billets à 500 $. Par contre, sur l’ensemble des dessertes, ça revient beaucoup moins cher ”, dit-il.

Le Journal a pu constater par lui-même ce fait. En recherchant un vol pour le mois de mars aller-retour entre Sept-Îles et Québec, avec le nouveau PAAR, le coût pouvait varier entre 484 $ et 940 $ auprès des trois compagnies offrant cette liaison.

Il y a toutefois des gains importants pour les régions plus éloignées, note M. Côté, avec le nouveau programme. Il donne l’exemple d’un vol aller-retour Sept-Îles–Port-Menier, qui avoisine les 125 $ avec le nouveau programme, plutôt qu’un montant de plus de 400 $ sans les mesures.

De son côté, le député Joël Arseneau déplore l’effet inflationniste de la révision du PAAR. Selon lui, le déplafonnement des tarifs à 500 $ entraîne une hausse généralisée des prix des billets d’avion pour les destinations régionales.

“ Alors que le principe derrière le programme visait à réduire le coût des déplacements pour stimuler l’achalandage, c’est tout le contraire qui risque d’arriver avec le déplafonnement des tarifs ”, dit-il.

Surveillance

Le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) assure qu’il y aura une surveillance pour veiller à ce que les transporteurs n’augmentent pas trop les coûts. Des relevés de prix seront effectués régulièrement pour l’ensemble des liaisons subventionnées par le PAAR, assure le ministère.

“ Un transporteur n’a pas avantage à profiter des nouvelles modalités du Programme d’accès aérien aux régions (PAAR) pour augmenter ses tarifs, puisque cela toucherait également ses passagers qui ne sont pas admissibles au programme ”, ajoute le MTMD par courriel.

Le député Joël Arseneau a adressé une demande au gouvernement, afin qu’il travaille non seulement sur la demande, mais aussi sur l’amélioration de l’offre de transport aérien.

“ Je demande à la ministre des Transports et de la Mobilité durable de refaire ses devoirs, en cessant de se concentrer uniquement sur la demande, pour consolider et développer l’offre en matière de transport aérien régional. Nous, gens des régions, avons besoin d’un service fiable, abordable et qui réponde aux besoins et aux attentes des citoyens ”, conclut-il.

Pour sa part, Yves Côté d’Air Liaison croit que le PAAR 2.0 favorisera les régions, dont la Côte-Nord.

“ C’est un programme pour les régions. Je pense à la Basse-Côte-Nord qui n’avait pas accès à certaines liaisons, jusqu’à maintenant. Il y a des gens qui vont pouvoir aller voir leur famille à un prix ridicule désormais (…) Oui, ça va coûter un peu plus cher pour du Québec–Sept-Îles, mais pour l’ensemble du réseau, il y a des économies substantielles ”, dit-il.