Réaliser un rêve sur la rivière Natashquan 

Par Lucas Sanniti 3:34 PM - 11 février 2025 Initiative de journalisme local
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Capture d’écran du documentaire Nashapiapunanu Nutashkuan Shipu —La grande descente de la rivière Nutashkuan 2024. Photo courtoisie

Dans un nouveau documentaire, un groupe de 10 canotiers entreprend une descente de 14 jours sur la rivière Natashquan. Un projet de longue haleine qui vient réaliser le rêve d’enfance de son initiateur.

Le documentaire intitulé Nashapiapunanu Nutashkuan Shipu – La grande descente de la rivière Nutashkuan 2024, a été présenté en première, le 10 février, sur la page YouTube de Teueikan Média.

Le projet, porté par la Société Mamuk, un OSBL de Nutashkuan, dont la mission est de promouvoir la culture innue, réalisait le rêve d’enfance de son président, John-Éliott Malec.

« J’ai longtemps entendu les petites histoires de mon grand-père, de ma grand-mère, qui faisaient la descente en canot sur la rivière Natashquan, quand j’avais 7 ou 8 ans », raconte-t-il. « Je m’étais dit qu’un jour, je ferais comme mon grand-père. »

Après une formation de canotage, huit Innus et deux allochtones ont été déployés par avion, à environ 300 kilomètres de la communauté de Nutashkuan, près de la frontière Québec-Labrador, en août dernier.

Entre la pêche au brochet et la chasse à l’outarde, les canotiers ont affronté courants et portages, avant de terminer leur parcours à l’embouchure de la rivière Natashquan, 14 jours plus tard.

John-Éliott Malec, président de Société Mamuk. Photo courtoisie

Reconnaissance

Cette descente de la rivière Natashquan était la deuxième organisée par la Société Mamuk. Cependant, John-Éliott Malec n’a pas pu assister à celle de l’année précédente.

« Je ne pouvais pas faire la descente, parce que ma fille est tombée très malade », partage John-Éliott Malec. « Elle a été transférée à Québec, on est restés un mois à l’hôpital. […] J’ai dit à l’équipe d’y aller sans moi », poursuit-il. 

Quand est venu le temps de participer à sa première descente à vie, il voulait à tout prix immortaliser le moment et partager avec ses semblables la beauté de la rivière grâce à ce documentaire.

« Quand on est arrivé sur place, je me suis mis à genou, j’ai donné un gros bec à la rivière », se remémore-t-il. « Ça, ça m’a marqué. J’avais une boule dans la gorge, j’avais les larmes qui coulaient en pensant à mes grands-parents. »

Il espère que ce documentaire convaincra les fanatiques de plein air de se joindre à la prochaine descente de la rivière Natashquan, l’été prochain.

« Qu’ils soient d’autres communautés ou allochtones, tous sont les bienvenus », conclut John-Éliott Malec.

Olivier Bacon-Jourdain, de Teueikan Média, un service de captation et de production vidéo basé à Pessamit, a assuré le montage et la diffusion du documentaire, tandis que le cinéaste Philémon Crête était derrière la caméra.

Il est possible de le visionner sur la page YouTube de Teueikan Média.