Chaire ÉcoZone: les recherches plus difficiles en hiver

Par Emelie Bernier 4:49 AM - 5 février 2025 Initiative de journalisme local
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La glace de mer en a long à dire. Photo courtoisie

Si les projets de recherche de la Chaire ÉcoZone vont bon train dans la baie de Sept-Îles, certains se heurtent à un défi de taille : le suivi en hiver. 

« C’est une chose qu’il faudrait développer, parce que pour l’instant, on sort les instruments l’hiver. Pourtant, c’est au niveau de la saison hivernale qu’on observe les plus gros changements en lien avec les changements climatiques. Il n’y a presque plus de glace. Ça fait 27 ans que je viens à Sept-Îles, bien avant d’étudier la baie. Et je me souviens très bien qu’il y avait des cabanes de pêche dans la baie, ce qui n’est plus possible aujourd’hui», indique Emilie Saulnier-Talbot. Elle est titulaire de la Chaire de recherche sur les écosystèmes côtiers et les activités portuaires, industrielles et maritimes ou Chaire ÉcoZone pour les intimes.  

L’érosion, bien sûr, menace les berges qui ne bénéficient plus de la protection des glaces.

La Chaire a une durée de vie de 5 ans. Le premier tour de piste arrive donc à échéance en avril, mais le port a signifié son intérêt envers la poursuite de la démarche. 

“ On a eu le temps de faire plusieurs projets, entre autres sur la glace de mer et les tempêtes. On a deux étudiantes au doctorat qui font un suivi bio-environnemental pour savoir quels groupes d’organismes sont les plus sensibles aux changements environnementaux. Une étudiante au doctorat étudie les effets des changements climatiques sur la pêche… Les projets non terminés se poursuivront, que la Chaire soit reconduite ou pas ”, précise la chercheuse.

Le souhait est évidemment que les partenaires s’engagent pour un autre 5 ans, car il reste beaucoup de choses à étudier et à découvrir, notamment grâce aux données recueillies en temps réel par les dispositifs d’EnviroAction, de l’INREST. 

“ Avec EnviroAction, on a tellement de données qu’elles devront être traitées par l’intelligence artificielle. C’est très précieux et unique, de récolter autant de données environnementales précises tant au niveau de l’eau, de l’air que des sédiments. Ça a pris des années mettre ça au point. Pour l’instant, Sept-Îles et Saguenay sont les bancs d’essai, mais le rêve est d’en avoir partout dans le Saint-Laurent. Au niveau de la chaire, si elle est reconduite pour 5 ans, ce sera intéressant d’avoir accès à ces données et de faire des projets en lien avec le suivi ”, conclut la chercheuse.