Sept-Îles prête pour sa première escale hivernale

Le Commandant Charcot peut naviguer à travers les glaces. Photo Julien Fabro
Après des années de travail, Sept-Îles accueillera pour la première fois un navire de croisière en période hivernale.
Le Commandant Charcot est attendu dans la baie des Sept Îles le 23 janvier et il repartira le lendemain, une première. Ce sera aussi la première fois qu’un navire effectuera une croisière dans le fleuve Saint-Laurent en hiver et Sept-Îles fait partie des cinq arrêts prévus sur son trajet.
« Le 23 janvier 2025, à midi, après deux ans de préparation, nous recevrons une première escale hivernale. C’est du jamais vu, ni à Sept-Îles, ni ailleurs sur le Saint-Laurent, nous sommes très fébriles », affirme la cheffe d’escale de Destination Sept-Îles Nakauinanu (DSIN), Suzanne Cassista.
Il faut avoir les moyens pour embarquer sur le Commandant Charcot. Pour les croisières sur le Saint-Laurent qui dure 12 jours, il faut débourser environ 21 000 euros, soit 31 000 dollars canadiens.
« C’est une clientèle fort aisée », dit Suzanne Cassista.
Ponant, la compagnie possédant le navire, a décidé de concentrer les activités offertes aux croisiéristes autour de la culture innue, pour leur passage à Sept-Îles.
Il sera possible de se rendre à la chapelle de Maliotenam et de visiter un shaputuan qui sera installé à Uashat, où il y aura dégustation de nourriture et des activités culturelles.
Une autre activité est encore plus immersive. Les croisiéristes qui le souhaiteront pourront se rendre dans un campement innu en pleine forêt. Ils passeront la nuit à cet endroit et pourront manger un repas typiquement innu.
« Cuisine sous la tente, témoignages de membres de la communauté, contes et légendes innues et nuit dans un Shaputuan, en pleine forêt ; à travers l’odeur du sapinage et la chaleur du feu, nos visiteurs découvriront notre culture, vivante et vigoureuse », explique le chef d’Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam (ITUM), Mike McKenzie, en parlant de l’activité nommée Ponant Signature.
Il y a deux ans, Ponant a visité les neuf escales pour les croisières au Québec. Mme Cassista n’a pas été surprise que Sept-Îles ait été retenue comme destination. Le port en eau profonde a été un argument clé pour favoriser l’accueil. Mais c’est surtout l’opportunité que les croisiéristes puissent découvrir et entrer en contact avec la culture innue qui a joué.
« On a vraiment mis la gomme en leur faisant visiter un campement innu et on a réussi à les charmer », dit-elle.
Quatre escales septiliennes sont prévues à l’horaire du Commandant Charcot. Après la première visite au mois de janvier, le navire devrait être de retour à trois reprises en février.
Économie locale
L’arrivée des croisières hivernales, à un moment où l’activité touristique est au ralenti, est une bonne nouvelle. Le fait que les passagers passeront au moins 24 heures à Sept-Îles générera plus de retombées économiques. Suzanne Cassista donne l’exemple des restaurants qui pourraient en bénéficier, parce que les croisiéristes voudront probablement découvrir la cuisine locale.
Pour ce qui est de l’accueil des croisiéristes, il n’y aura pas de chapiteau, comme c’est normalement le cas. Une roulotte a été installée au quai Mgr-Blanche pour accueillir les passagers. Les artisans seront à la marina de Sept-Îles.
Il s’agit de la première fois que la compagnie Ponant accostera l’un de ses navires à Sept-Îles. À DSIN, on espère que l’accueil chaleureux plaira aux touristes et encouragera l’entreprise à faire venir d’autres navires de sa flotte, dans les années futures.
« On espère qu’ils vont retenir la chaleur de notre accueil, malgré le froid », dit la cheffe d’escale.
Elle souhaite aussi que les membres de l’équipe de Ponant regardent avec attention le nouveau pavillon des croisières qui est en construction et dont l’ouverture pourrait avoir lieu ce printemps. Ce dernier pourrait convaincre les compagnies de croisières à venir ou revenir faire escale à Sept-Îles.
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