Quel ton Trump adoptera-t-il lors de son second discours d’investiture?

Par Kelly Geraldine Malone Malone, La Presse Canadienne 10:30 AM - 19 janvier 2025
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Le président élu Donald Trump lève le poing à son arrivée pour son investiture présidentielle au Capitole des États-Unis, à Washington, le 20 janvier 2017. Alors que le républicain revient à la Maison-Blanche lundi, le monde attend de voir si le leader républicain adoptera une approche différente. LA PRESSE CANADIENNE/AP, Patrick Semansky

John F. Kennedy a inspiré les Américains avec ces mots: «Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.» Franklin D. Roosevelt leur a assuré qu’il n’y avait «rien à craindre, sauf la peur elle-même.»

Abraham Lincoln a cherché à guérir une nation divisée par la guerre civile en appelant à «l’animosité envers personne» dans un discours qui sera plus tard gravé sur le mur du Lincoln Memorial.

Ces discours d’investiture font désormais partie du tissu culturel de l’Amérique et sont constamment cités dans les appels au patriotisme, à l’unité et à la paix.

Le premier discours de Donald Trump en tant que président en 2017 a dressé un sombre tableau de ce qu’il a appelé le «carnage américain». Alors que le républicain revient à la Maison-Blanche lundi, le monde attend de voir si le leader républicain adoptera une approche différente.

Les discours d’investiture ne résistent pas tous à l’épreuve du temps, a pointé Aaron Kall, directeur des débats de l’Université du Michigan. Ils donnent cependant le ton des quatre années d’une administration. 

Il y a huit ans, le discours de M. Trump décrivait une nation en déclin, gangrenée par la criminalité et la drogue, et critiquait férocement les politiques de ses prédécesseurs. Ce discours d’environ 16 minutes était parsemé du slogan isolationniste «l’Amérique d’abord». 

À la fin du discours, l’ancien président George W. Bush l’aurait qualifié de bizarre. 

«Il n’a pas été très bien reçu simplement parce qu’il était très sombre dans son ton, sur la criminalité et l’immigration», a commenté M. Kall, un expert en discours et en politique. «Et on veut quelque chose d’un peu plus encourageant et rassembleur.» 

Le message de M. Trump n’a pas beaucoup changé depuis. Il a fait campagne sur les allégations selon lesquelles des migrants violents traversaient la frontière en masse, et sur la lutte contre la criminalité et le sauvetage de l’économie. Il a qualifié à plusieurs reprises les États-Unis de nation en déclin. 

Depuis l’élection, il a fait la promotion à la fois de l’isolationnisme et de l’impérialisme américain. Il a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % au Canada et au Mexique, affirmant au départ que ces droits étaient liés à la sécurité des frontières. Il a ensuite lié les prélèvements proposés au Canada aux disparités commerciales et au financement de la défense. 

Le président élu a évoqué l’utilisation de la «force économique» pour faire du Canada le 51e État. Il n’exclut pas d’utiliser l’armée pour prendre le contrôle du Groenland et du canal de Panama. 

Malgré ces commentaires, Aaron Kall a confié qu’il pensait qu’un autre type de discours était prévu lorsque le leader républicain prononcerait son deuxième discours inaugural lundi. 

«Cela ne signifie pas que tout va changer, mais il y a des raisons de croire que cela pourrait être un peu différent», a-t-il avancé. 

Donald Trump a beaucoup plus confiance en lui pour ce discours, a relevé M. Kall. Il a remporté le vote populaire et les républicains contrôlent désormais la Chambre et le Sénat. Il a collecté beaucoup plus d’argent pour la célébration et sa transition se déroule plus facilement qu’en 2017. 

Plus important encore, il l’a déjà fait auparavant. 

«Je pense que (le discours) pourrait être plus confiant, tourné vers l’avenir et optimiste parce que (Donald Trump) est plus confiant», a expliqué M. Kall. «Il a déjà fait ce travail pendant quatre ans. Il a l’impression d’avoir un mandat.»

L’expert a déclaré qu’il va regarder si le président élu suit les normes historiques en remerciant le président sortant, Joe Biden, et la vice-présidente Kamala Harris.

Il y a de nombreuses raisons d’être sceptique quant à l’idée que M. Trump embrasse l’unité alors qu’il revient à la plus haute fonction des États-Unis, a ajouté Aaron Kall. Mais beaucoup de choses se sont produites depuis le premier mandat de Donald Trump, y compris la tentative d’assassinat l’été dernier.

Les discours d’investiture sont généralement beaucoup plus courts et moins détaillés que le discours sur l’état de l’Union, un autre discours important généralement prononcé par les présidents une fois par an, mais celui-ci devrait tout de même fournir quelques détails sur les priorités du programme politique du républicain.

Le discours de lundi fera probablement référence aux réductions d’impôts et à la politique d’immigration de M. Trump, ainsi qu’à des points de discussion sur la décentralisation du pouvoir, a indiqué M. Kall. Il pourrait aborder les politiques commerciales et les tarifs douaniers, mais il est peu probable qu’il fournisse des détails significatifs, a-t-il ajouté.

Donald Trump s’est engagé à signer un décret exécutif lundi pour mettre en place son plan tarifaire. Les responsables canadiens préparent une réponse, mais on ne sait pas encore ce que le président élu fera finalement.

«Ce sera en quelque sorte le calme avant la tempête», a commenté M. Kall à propos de son discours. «Et une fois que tout sera terminé, les choses reprendront un rythme très rapide. Ce sera donc peut-être la dernière période de calme de l’administration.»

— Avec des informations de l’Associated Press