Atelier Laforge s’adapte aux hivers doux

Par Sylvain Turcotte 5:00 AM - 14 janvier 2025
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À travers une certaine anxiété, Pierre-Alexandre Gauthier, copropriétaire d'Atelier Laforge, demeure optimiste pour la saison de la motoneige.  Photo Sylvain Turcotte

Pierre-Alexandre Gauthier, co-propriétaire d’Atelier Laforge à Sept-Îles, commence à être habitué aux débuts d’hiver avec peu de neige pour la saison de la motoneige. Il a su s’adapter, au fil des années. 

« C’est pas si pire. Il y a quelques places où il y a de la neige », dit-il, pour qualifier la situation dans la région, où le tapis blanc tarde à s’élever.

Il y a 15 ans que Pierre-Alexandre Gauthier est devenu un Septilien. En affaires depuis 2019, après dix ans comme employé au même endroit, il ressent toujours une certaine anxiété en novembre et décembre avec l’inventaire de motoneiges chez Atelier Laforge. 

Il n’en est pas à un premier début d’hiver où la neige se fait rare. Il note que les gens ont la mémoire courte, qu’ils oublient que la situation se répète. 

« En 2009, 2010, 2011, c’était la même chose », mentionne-t-il, au sujet de ses premières années à Sept-Îles. « C’est rare les années avec de la motoneige avant le 15 janvier, de dire l’homme de 37 ans. “La vraie saison ne commence pas avant ça. Les clubs devront s’adapter. On n’a pas de contrôle sur la météo. Les saisons se décalent. »

Pierre-Alexandre Gauthier souligne toutefois que ce n’est pas facile garder la tête hors de l’eau comme propriétaire dans ce milieu, que « ça prend un bon moral. Il faut être conscient des risques. »

Le portrait dans son commerce a aussi changé. En 2009, les motoneiges représentaient 80 % du chiffre d’affaires, maintenant, ça joue entre 35 et 40 %.  

« On vend beaucoup d’autres choses, des VTT, des side by side [côte à côte] ». Il y a d’ailleurs eu trois ventes de véhicule tout terrain dans la première semaine de janvier. 

Pierre-Alexandre Gauthier s’est aussi ajusté au fil du temps. Il a grossi sa « business d’été » avec des acquisitions, parlant d’Aventures 138 (vente de véhicules motorisés). 

« Je sais qu’il va toujours y avoir des risques, il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Il faut être capable de s’adapter », soutient-il.

Reste qu’il ressent toujours une boule en dedans de lui.

« En dedans de nous, on trouve ça dull [le manque de neige]. Il faut s’y attendre avec le réchauffement climatique. » 

Il réitère qu’il doit se diversifier. M. Gauthier souligne que les compagnies ont réajusté les commandes, pour protéger les concessionnaires.

Malgré tout, Pierre-Alexandre Gauthier se dit optimiste et n’est nullement inquiet pour une fermeture. En hiver, il a réduit son nombre d’employés, ce qui amène une baisse des dépenses. « On réussit à contrôler. »

Pour l’heure, la météo ne le décourage pas au plus haut point… Mais en mars, si c’est encore le cas, son discours pourrait être tout autre.