Procès d’ArcelorMittal | Des témoins qui exagèrent, plaide la défense

Par Vincent Rioux-Berrouard , Vincent Rioux-Berrouard vberrouard@lenord-cotier.com 4:39 PM - 9 janvier 2025
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Me Michel Massicotte a débuté sa plaidoirie dans le procès d'ArcelorMittal pour négligence criminelle. Photo Vincent Rioux-Berrouard

La défense a amorcé sa plaidoirie, le jeudi 9 janvier, dans le cadre du procès d’ArcelorMittal pour négligence criminelle à la suite d’un accident de travail survenu en 2019.

Cela fait suite à la plaidoirie donnée par Me Claude Girard du ministère public, qui a eu lieu lundi et mardi au palais de justice de Sept-Îles.

Durant les premières heures de sa plaidoirie, Me Michel Massicotte, qui représente ArcelorMittal, a contesté la crédibilité de plusieurs témoins qui sont passés au tribunal pour y livrer un témoignage.

Il a affirmé que plusieurs avaient tendance à exagérer. Il donne l’exemple du bruit que faisait la chaîne avant de rompre. Plusieurs témoins sont venues dire que le son qu’elle faisait ressemblait à une décharge d’arme à feu. Pour Me Massicotte, cela indique qu’il y a eu concertation entre les différents témoins.

Il a pris plusieurs minutes pour revenir sur le témoignage du témoin expert de la Couronne, Michel Rondeau. Il a mis en cause la crédibilité de ce témoin. Ce dernier était employé par la firme Sotecma qui a travaillé à la conception du convoyeur en cause dans l’accident.

Me Massicotte est revenu sur les nombreuses rencontres ayant eu lieu dans les jours précédant l’accident où il a été question de santé et sécurité. Pour lui, cela prouve que la minière prenait les moyens pour la sécurité de ses employés.

« Est-ce que la décision a toujours été la bonne, pas nécessairement », revenant sur le fait qu’il a été décidé le 6 juin de continuer la production jusqu’à un arrêt planifié le 11 juin. L’accident est survenu le 7 juin.

Le ministère public a notamment insisté sur l’aspect des lieux où a eu lieu l’accident comme étant dans un sale état. M. Massicotte a rappelé qu’il s’agissait d’un milieu minier et non «d’une salle d’opération ». Il est donc normal qu’il y ait de la poussière.

« La preuve présentée ne permet pas de conclure à une condamnation pour ArcelorMittal », a-t-il dit à la juge Vicky Lapierre.

La plaidoirie de la défense se poursuivra vendredi.

Dans cette affaire, un travailleur, Jason Lemieux, a été blessé dans un accident de travail le 7 juin 2019, au complexe du Mont-Wright, à Fermont.