Le chef d’Ekuanitshit craint le Parti conservateur

Par Lucas Sanniti 12:00 PM - 7 janvier 2025 Initiative de journalisme local
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Chef Jean-Charles Piétacho lors des portes ouvertes de l’entente Uauitshitun au Centre de culture innue d’Ekuanitshit. Photo archives, Lucas Sanniti

Le chef d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, reconnaît que le parcours de Justin Trudeau a été parsemé de bons coups pour les Premières Nations, mais qu’il était loin d’être parfait. Il craint maintenant la possibilité de la prise du pouvoir par le Parti conservateur.

En entrevue avec le Journal, Jean-Charles Piétacho a partagé son point de vue sur la démission du premier ministre du Canada.

« C’est triste de le voir sortir politiquement de cette façon », dit-il. « La grogne était déjà bien enclenchée, pas juste au niveau des partis [d’opposition], mais même à l’interne. »

La plus grande inquiétude qui pèse sur le chef d’Ekuanitshit reste la possible prise de pouvoir de l’opposition officielle.

« Ma grosse préoccupation, c’est la potentielle arrivée du Parti conservateur », dit-il. « Moi, comme dirigeant, j’ai vécu des situations de redressement financier dans les années 90. Nous avons été beaucoup impactés par les décisions que le Parti conservateur avait pris à l’égard des Premières Nations, au niveau des acquis. »

Des pas

Pour le chef d’Ekuanitshit, le passage au pouvoir de Justin Trudeau au cours des dix dernières années a été positif à plusieurs égards, pour les droits des peuples autochtones. 

Jean-Charles Piétacho reconnaît l’adoption de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ainsi que l’entente sur la réforme du système de protection des enfants des Premières Nations, comme des réalisations positives lors des mandats de Justin Trudeau.

« Depuis 2015, je ne dis pas que ce sont de gros pas, mais ce sont quand même de bons pas au niveau de la reconnaissance de nos droits. »

Nuances

Il reconnaît cependant que tout n’était pas rose, critiquant notamment le soutien de Justin Trudeau envers les industries pétrolières et les impacts environnementaux liés aux pipelines dans l’Ouest canadien, souvent au détriment des droits des Premières Nations.

De plus, le chef déplore le non-soutien du gouvernement fédéral dans la mise en place d’un corps de police local, à Ekuanitshit.

« Nous avons dû abandonner notre service de police en 2008-2009 pour des raisons financières », exprime-t-il. « On ne pouvait pas donner le meilleur service auquel nos membres avaient droit en termes de sécurité et ça, ça n’a pas bougé, à notre avis. »