La menace de l’imposition de tarifs douaniers américains plongeait déjà le pays et la Côte-Nord dans l’incertitude et la démission de Justin Trudeau ne fait que venir amplifier la situation, commentent des intervenants du milieu.
« Notre tissu économique est basé sur le milieu industriel, donc oui, il y a une incertitude et des questionnements sans réponse la plupart du temps. Les gens espèrent pouvoir faire confiance à leur gouvernement et éviter d’entrer dans une crise de tarifs douaniers », a dit Jeff Dufour Tremblay, de l’Alliance des Chambres de commerce de la Côte-Nord.
La démission de Justin Trudeau vient donc amplifier le climat d’incertitude déjà bien installé depuis l’élection de Donald Trump aux États-Unis. Sa menace d’imposition de tarifs douaniers majeurs aurait un grave impact sur les industriels. Sans capitaine à la barre, la tâche de venir négocier pour l’empêcher de mettre sa menace à exécution semble encore plus faramineuse.
« Sans leadership assumé, c’est difficile d’arriver à une table de négociations et d’exiger d’avoir une baisse des tarifs douaniers (…) Alors que de notre côté, nous n’avons pas de dirigeant pour la nation canadienne », poursuit M. Dufour Tremblay.
Même son de cloche du côté de l’Association de l’aluminium du Canada.
« Dans le contexte de notre relation bilatérale avec les Américains, on va manquer beaucoup de visibilité en terme de comprendre, de savoir ce qui s’en vient et quel peut en être l’impact sur l’économie canadienne », affirme Jean Simard, président et chef de la direction de l’organisation.
La démission de Justin Trudeau vient affaiblir la position canadienne au niveau international, selon lui.
« Il faut vraiment se préparer pour le pire, c’est la seule façon d’agir présentement. Il faut se préparer à de gros tarifs très rapidement, aux impacts que ça peut avoir. Il faut regrouper les secteurs industriels », dit-il. « L’économie canadienne doit parler d’une seule voix le plus rapidement possible. Si le gouvernement n’est pas à même d’assurer la gouvernance de la situation, il faut s’assurer que du côté de l’économie canadienne, les grands syndicats, les grandes entreprises, les secteurs stratégiques qu’on partage l’information et qu’on parle d’une seule voix », a-t-il martelé.
Refroidir les ardeurs
Des tarifs douaniers aussi importants que 25 % auraient certainement un effet considérable sur l’économie. Pour l’industrie de l’aluminium, cela signifierait un gel des investissements.
« Ça ralentit les projets d’investissements, c’est certain, ça refroidit les ardeurs. Parce qu’investir dans un contexte ou le prix de l’aluminium serait dopé par les tarifs en Amérique du Nord (…) On perd les certitudes requises pour pouvoir procéder à des investissements sur le moyen et long terme. Ça retarde la prise de décisions. »
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