L’heure juste sur le projet de nouvel aréna à Sept-Îles

Par Sylvain Turcotte 4:50 PM - 16 décembre 2024
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Le vétuste aréna Conrad-Parent.

La Ville de Sept-Îles fait partie des quelques villes au Québec qui ont eu un montant de l’enveloppe de 300 M$, dans le cadre du dernier Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA).

Revoir le projet changerait la donne. Le 20 M$ serait compromis.

 « Du côté de la Ville, c’est là que c’est inquiétant, car c’est tout un honneur d’avoir droit à ce vingt millions pour notre projet, un projet que nous on juge nécessaire pour la Ville », mentionne la directrice générale, Catherine Lauzon, rappelant que plusieurs projets ont été rejetés et refusés, ailleurs. 

Sept-Îles a enfin été considérée, après trois refus depuis 2010, alors qu’elle désirait remplacer son infrastructure, déjà vétuste à l’époque. Il y a eu le projet de complexe multifonctionnel en 2011, celui de deux glaces en 2018, jugé trop ambitieux par le gouvernement, et le multisports, en 2020. 

Le projet actuel, la Ville de Sept-Îles l’a estimé à 56 M$. Deux entreprises ont soumissionné, soit EBC pour 62,2 M$ et Pomerleau pour 65,5 M$. Avec les taxes et les autres frais (surveillance de chantier, financement), le coût global du projet de construction de nouvel aréna atteindrait désormais près de 78 M$.

« Si on devait retourner à la table à dessin, c’est du travail qui se fait sur une année, même plus. Si on retourne sur la table à dessin, le vingt millions est assurément compromis, car il a été octroyé sur la base de la présentation du projet avec les plans et devis actuels (payés par la Société du Plan Nord) », précise la directrice générale de la Ville de Sept-Îles.

Pas un luxe

« Quand j’entends des gens dire que c’est un aréna chic, de luxe, ce n’est pas le cas. Ce sera un aréna qui sera fonctionnel pour 65 ans », soutient Catherine Lauzon, directrice générale de la Ville de Sept-Îles.

Dans la dernière année, le projet a été réévalué à la baisse, avant la conception des plans et devis finaux. La Ville a également regardé ce qui s’est fait comme autres projets d’aréna au Québec.

« Des pistes d’optimisation ont été regardées, dans la dernière année, pour les plans et devis », assure Mme Lauzon. Elle fait état notamment de la réduction de l’empreinte du bâtiment au sol. « Plus c’est bas, moins ça coûte cher », explique-t-elle. Elle évoque aussi le niveau de la dalle de béton, positionné à moins de deux mètres du rez-de-chaussée, pour une économie d’un million de dollars. L’écran architectural a aussi été éliminé. La directrice insiste pour dire que l’argent n’est pas dans l’enveloppe (façade extérieure).

« L’argent est dans les installations à l’intérieur : le système de réfrigération et de ventilation, la salle de mécanique. C’est ça qui coûte cher. » 

Elle soutient que c’est le projet le plus optimisé. Elle parle de choix de société, à savoir si les gens veulent deux glaces de services (avec Guy Carbonneau), ou une de type amphithéâtre qui peut accueillir des spectateurs et des tournois.

« Sept-Îles est la plus grosse ville à l’est de Québec (sur la rive Nord). Ce n’est pas un luxe d’avoir un aréna de 1 500 places, un aréna pérenne. On ne veut pas refaire ce débat dans 20 ans. » 

Rénover Conrad-Parent ?

Des citoyens proposent à la municipalité de rénover Conrad-Parent, au lieu d’opter pour le projet de nouvel aréna. 

« Les gens ne voient qu’avec leurs yeux ce qu’ils pensent qu’on peut rénover. Les rapports de nos experts ne vont pas en ce sens », réitère Catherine Lauzon. 

L’ampleur de la vétusté de l’aréna est importante et rénover Conrad-Parent ne serait pas la solution miracle, à moindre coût, avec tout ce qui pourrait être découvert comme problématiques supplémentaires. De plus, cette option ne permettrait pas une patinoire de dimension conforme ni un édifice accessible universellement. 

On note également l’affaissement du bâtiment et sa capacité portante, qui ont d’ailleurs mené au retrait du tableau indicateur central.

« Comme tout bâtiment, il y a des miracles que tu peux faire pour des rénos, avec un coût qui s’y rattache, mais plus tu fais des travaux, plus tu trouves des choses, plus tu découvres des surprises et la facture est salée à la fin », mentionne Catherine Lauzon.

Elle rappelle les signes de désuétudes de l’aréna Conrad-Parent, parlant des systèmes de réfrigération et de ventilation, du chauffage, des fissures dans la structure causant des infiltrations d’eau et les douches qui ne fonctionnent pas. 

« Il y a le toit, des fissures que les gens ne voient pas, car on les patche en début de saison, mais de nouvelles apparaissent. L’aréna a servi 65 ans. » 

Une vision, pas de l’improvisation

Au-delà du projet de nouvel aréna, la Ville de Sept-Îles n’entend pas couper dans les loisirs en place et continue d’étudier les autres dossiers.

« L’aréna est tellement attendu, mais on n’a rien tassé, on n’enlève rien. Il y a la piste Guillaume Leblanc avec sa cage de lancers. Le projet de chalet pour le lac Rapide, il est juste décalé », précise la directrice générale, Catherine Lauzon.

« On a une vision, on veut que s’attache le financement à nos projets. On ne peut pas faire des plans et devis et ne pas pouvoir aller de l’avant. S’ils sont sur la tablette, on doit réactualiser. C’est pour ça qu’on veut faire plus d’effort pour aller chercher du financement. Il faut se donner les moyens de nos ambitions. Le PTI (programme triennal d’immobilisations) n’est pas fixé dans le béton », assure-t-elle.