Manque de pharmaciens : les hôpitaux de Havre-Saint-Pierre et Blanc-Sablon à risque

Par Emy-Jane Déry 10:22 AM - 28 novembre 2024
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Une pharmacienne en compagnie d'une patiente en oncologie.  Photo Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec, Normand Huberdeau

Les hôpitaux de Havre-Saint-Pierre et Blanc-Sablon risquent de se retrouver en rupture complète de service en pharmacie, craint le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de la Côte-Nord.

Après l’Association des pharmaciens d’établissements de santé du Québec (APES), c’est au tour du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) de la Côte-Nord de sonner l’alarme.

Dès le 1er décembre, les nouvelles restrictions imposées par Santé Québec empêcheront les pharmaciens, en congé ou travaillant ailleurs dans le réseau, de fournir des services temporaires comme main-d’œuvre indépendante. 

Les conséquences sur les patients pourraient aller jusqu’à l’obligation de transfère vers d’autres établissements, prévient le Conseil, dans une lettre envoyée aux médias. On parle aussi de retards dans la préparation et la validation des traitements, d’erreurs 

médicamenteuses et d’une impossibilité de soutenir les équipes médicales dans des situations aigues.

Environ 80 % des pharmaciens dépanneurs de la Côte-Nord seraient concernés par ce changement dans les règles administratives. 

« À ce jour, ni le ministère de la Santé ni Santé Québec n’ont proposé de solution concrète pour pallier ce manque imminent, malgré des semaines de discussions et de signalements de la part des gestionnaires locaux », écrit le CMDP.

Le Conseil emboîte le pas de l’Association des pharmaciens d’établissements et demande aussi un moratoire sur les nouvelles règles, le temps de développer des solutions pour assurer la continuité des soins pharmaceutiques sur le territoire. 

« La population de la Côte-Nord mérite le même accès à des soins sécuritaires et de qualité que partout ailleurs au Québec. Nous ne pouvons pas accepter que nos citoyens soient exposés à des risques évitables en raison de décisions administratives qui n’ont pas tenu compte de la réalité des régions », conclut la lettre.