Le goût de l’eau potable changera à Sept-Îles
Le projet total de mise aux normes de la centrale de traitement d'eau s'élève approximativement à 15 millions de dollars. Environ la moitié des coûts sont financés par le gouvernement du Québec, dans le cadre du programme PRIMEAU du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation. Photo courtoisie
Les Septiliens pourraient remarquer un changement dans le goût de l’eau, à partir de février 2025.
C’est à ce moment que sera complété l’important projet de réfection de la centrale de traitement de l’eau potable de Sept-Îles. Au cœur des travaux se trouve le changement de la filière de traitement, afin d’y introduire la chloramine plutôt que le chlore.
« On est habitué d’avoir une odeur de chlore. C’est fort probable que l’eau devienne moins odorante », affirme Jean-François Grenier, directeur du service de l’environnement à la Ville de Sept-Îles. « Les gens vont probablement remarquer un changement de goût, mais en fait, c’est que le chlore ne sera plus présent.»
L’enjeu du goût et de l’odeur de l’eau reste difficile à prévoir, mais dans d’autres villes, des changements ont été observés à la suite de cette modification.
« Maintenant, à savoir comment cela va se traduire dans notre ville [Sept-Îles], c’est difficile à prévoir », affirme M. Grenier.
Le changement du chlore à la chloramine s’explique par la présence de trihalométhanes (THM) et d’acides haloacétiques (AHA) dans l’eau potable. Il s’agit de substances chimiques qui se forment, lorsque le chlore utilisé pour la désinfection de l’eau réagit avec la matière organique d’origine naturelle, déjà présente dans l’eau à traiter. Certaines recherches suggèrent que l’exposition à ces substances sur plusieurs années (plus de 20 ans) pourrait augmenter faiblement les risques pour la santé, notamment de certains types de cancer.
Après la réalisation de différentes études, la Ville a décidé de se tourner vers la chloramine pour des raisons de coûts d’immobilisation, d’opération, de vitesse de mise en œuvre et du niveau de confiance élevé envers ce traitement.
Le chantier qui s’est amorcé en janvier 2024 se déroule très bien, commente M. Grenier. Environ 98% des travaux ont été réalisés. Plusieurs arrêts de production à l’usine d’eau ont dû être effectués, dans la dernière année.
« Ils étaient nécessaires pour différents travaux. À chaque moment, il y avait une grosse planification à faire, mais l’entrepreneur et tous les collaborateurs impliqués ont bien travaillé et cela a été un franc succès », affirme-t-il.
Les imprévus
Le projet inclut aussi la modernisation du système d’automatisation rendu désuet.
Jusqu’à présent, il a coûté 11 958 957 $, taxes applicables en sus. De ce montant, il y a 593 957 $ en imprévu.
« Il faut comprendre que dans ce type de projet, on ne voit pas tout. Lorsqu’on va dans des endroits plus restreints, on découvre des imprévus », dit M. Grenier.
Par exemple, des fissures dans le béton ont dû être colmatées, après leur découverte. Au niveau de la réfection de l’ensemble des filtres, une partie du sable de ceux-ci s’était retrouvé sous le plancher, ce qui a demandé l’utilisation de plus de machinerie pour retirer la matière.
« Quand on regarde la complexité du projet, on est quand même fier du montant en imprévu, dans le sens qu’on n’en veut pas, mais que c’est immanquable qu’il va y en avoir », indique M. Grenier. Il ajoute que ce montant entre dans la contingence, c’est-à-dire, le montant prévu pour des travaux supplémentaires.
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