Sept-Îles et la Côte-Nord sont à même de constater l’effet des changements climatiques : augmentation des températures, réduction des précipitations, érosion des berges, feux de forêt et apparition d’espèces animales qui ne devraient pas être ici. À l’échelle mondiale, cette reconnaissance entraîne la transition énergétique actuelle, alors que tous les secteurs d’activité cherchent à remplacer les énergies fossiles par des solutions décarbonées. Les grandes tendances sont la production de l’électricité renouvelable et son utilisation via des batteries et, dans certains cas critiques, via les biocarburants, l’hydrogène et ses dérivés synthétiques.
L’économie de la Côte-Nord repose en grande partie sur l’énergie, les ressources minières et la métallurgie. Cela représente un avantage pour s’inscrire dans cette transition énergétique, puisque l’on produit dans la région de l’électricité à faible indice carbone. On y consomme aussi de vastes quantités d’énergie fossile dans l’industrie et le transport lourd. Le mariage de ces deux éléments présente des opportunités de décarbonation et de renouveau économique. De plus, des atouts sont présents dans notre région : du soleil et du vent, des entreprises internationales sensibilisées à la transition énergétique et des minéraux critiques et stratégiques en abondance. À partir de ces éléments, de nouvelles grappes industrielles s’établiront et les entreprises présentes feront leur part dans la décarbonation de leurs activités. Sept-Îles, par sa position stratégique sur l’échiquier mondial, peut jouer un rôle important dans la décarbonation de l’industrie locale, mais également dans les solutions applicables à l’échelle globale.
Au-delà de l’industrie : l’affaire de tous
La terme transition nous renvoie à la question de changement. Ainsi, on voit les communautés autochtones s’inscrire dans le développement de projets sur le territoire, pour en assurer la durabilité et pour veiller à l’avenir économique de leurs membres. Des municipalités québécoises s’associent pour générer des effets de levier afin de prendre part activement aux projets énergétiques et ainsi générer de nouvelles sources de revenus. La transition se situe donc aussi dans les façons de faire et d’envisager le futur de la part des institutions publiques.
On voit, un peu partout, pousser des jardins communautaires dans des quartiers résidentiels et commerciaux. En basse ville de Québec, une distillerie offre des alcools faits à partir du miel de ses ruches urbaines. À Sept-Îles et dans les alentours, l’agriculture de proximité renaît doucement. Même si l’on peut considérer tout cela comme des petits gestes, ce sont des contributions à la sécurité alimentaire, à une réappropriation de savoirs perdus et à une réduction du transport des denrées, source de polluants atmosphériques. L’institutionnalisation du compostage des matières organiques, qui entre en vigueur partout au Québec et ici même, témoigne également de la participation de tous à la transition. Bref, c’est un sentiment de responsabilité collective qui s’installe.
Si on l’inscrit dans une vision à long terme, la pérennisation et le développement de nos milieux passe par le fait de jouer un rôle actif dans la transition énergétique actuelle. Nous avons la chance d’avoir en main les atouts nécessaires pour y jouer un rôle actif.
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