Première année à la mairie : aréna, hôtel de ville et coups de feu
La première année à la mairie de Sept-Îles de Denis Miousse est maintenant derrière lui. C'est le 12 novembre 2023 qu'il a été élu avec 26,5 % des voix. Photo Vincent RIOUX-BERROUARD
Avec déjà les gros dossiers de l’aréna et de l’hôtel de ville sur le dessus de la pile, Denis Miousse a dû faire face à une montée de la violence armée durant sa première année à la mairie de Sept-Îles.
« Pour 2025, je veux que les citoyens puissent circuler en ville de jour, de soir, en toute sécurité », dit le maire Miousse. « Je ne veux plus qu’il y ait des gens qui me disent qu’ils ne marchent plus le soir parce qu’ils ont peur. »
Depuis maintenant plus d’un an, Sept-Îles est touchée par des événements violents en lien avec le crime organisé. Une dispute du contrôle de la vente de stupéfiants sur le territoire est en cause. Des coups de feu ont été tirés sur des maisons et même, sur des gens qui parfois n’avaient rien à voir.
Le maire affirme qu’il travaillera pour s’assurer que les citoyens peuvent se promener dans les rues, ou sortir en ville dans les bars, sans craindre d’entendre des coups de feu.
« S’il y a une augmentation de la violence, moi je vais demander une augmentation de personnel de la Sûreté du Québec », dit-il.
Le maire affirme être rassuré par la réponse des autorités policières et aussi, par celle des citoyens. Pour lui, la marche organisée début octobre, dans la communauté de Uashat mak Mani-utenam, était un signal fort que les Septiliens et les Innus sont unis contre la violence.
Adaptation
Bien qu’il ait été conseiller municipal durant 17 ans, Denis Miousse admet qu’il ne s’entendait pas à ce que la fonction de maire soit si prenante.
« Quand tu es conseiller, tu peux voir ce qui se passe dans les opérations de la Ville, mais quand tu es maire, tu es vraiment au cœur de l’action », affirme-t-il.
Les feux de forêt qui ont touché la région en 2023 et 2024 lui ont permis de véritablement voir la différence entre les deux fonctions.
« Quand tu sais que tu peux faire évacuer des gens de chez eux à brûle-pourpoint et que c’est à toi que revient la décision finale (…) Ça m’a occasionné quelques insomnies durant cette période [juin 2024] », confie M. Miousse. Le secteur de Gallix avait été mis en préalerte d’évacuation.
Être maire est un emploi demandant, avec beaucoup de responsabilités et d’engagements, mais « je savais dans quoi de m’embarquais », souligne-t-il.
De grosses dépenses
En avril 2024, après des années de tergiversation, le sort de l’hôtel de ville a finalement été choisi : la démolition. La Ville de Sept-Îles a signé une entente avec le CISSS de la Côte-Nord pour la vente du terrain du bâtiment pour 18,5 M$. Le CISSS s’en servira pour combler des stationnements, qui seront perdus dans son projet d’agrandissement.
« On a pris des décisions et on va vivre avec », dit le maire, fermant la porte à tout recul dans ce dossier.
Le projet du nouvel hôtel de ville est estimé dans son ensemble à environ 33 M$. Cela comprend le déplacement des terrains de tennis et la déconstruction. Avec l’argent reçu du CISSS, le projet passe donc à 14,5 M$ pour la Ville.
L’autre dossier majeur est le nouvel aréna. Le coût est estimé à 56 M$. La Ville a déjà reçu la confirmation d’une aide financière de 20 M$ de la part du gouvernement du Québec. Le reste serait donc à la charge de la municipalité. Celle-ci espère diminuer le coût de sa facture, à l’aide de partenariats avec les entreprises et le conseil de Uashat mak Mani-utenam.
Malgré tout, la dette de la Ville de Sept-Îles augmentera considérablement dans les prochaines années, avec ces deux projets d’infrastructures majeures.
Dans un contexte où la hausse de taxes a été de 6,9 % l’an dernier, Denis Miousse indique que ce type d’augmentation ne deviendra pas « la norme », dans le cas où les deux projets se concrétiseraient. Il se dit confiant que le conseil trouvera des solutions, afin qu’il n’y ait pas trop d’impacts sur les citoyens.
Denis Miousse estime qu’il a le support de la majorité de la population, pour aller de l’avant avec les deux projets. Il rappelle qu’il serait inconcevable pour Sept-Îles de se retrouver avec un seul aréna.
Métropole
Lors de son élection, le maire avait dit qu’il voulait que « Sept-Îles redevienne la métropole de la Côte-Nord ». Il faisait référence aux années fastes de la ville au milieu de la décennie 70, où la population dépassait les 30 000 résidents. Cet objectif n’est pas encore atteint, dit le maire, mais il est optimiste. Avec des projets économiques majeurs, comme une aciérie verte de Stegra, anciennement H2 Green Steel, et des infrastructures modernes dans les prochaines années, Sept-Îles deviendra très attractive, croit-il.
Si la population doit augmenter, il faudra aussi avoir une capacité d’accueil suffisante. Lors de sa campagne à la mairie, Denis Miousse avait fait du logement l’une de ses priorités. Depuis son arrivée, le conseil a pris un rôle de « leader » sur cet enjeu et a adopté plusieurs mesures à cet effet. Il cite la bonification du programme d’aide financière pour la création de logements locatifs, avec une enveloppe de 1,5 million $.
« On a des promoteurs qui cognent à nos portes, mais ça prend du temps, parce que ce sont de gros investissements », affirme le maire.
La municipalité a aussi soutenu la Corporation de développement de logements de Sept-Îles, pour un projet de 60 logements qui est en construction et un autre 60 logements qui est en planification.
À cela s’ajoute l’acquisition du développement domiciliaire Holliday, qui permettra d’offrir de nouveaux terrains
« Le logement était l’une de mes priorités et je pense que l’on est parti dans la bonne direction », dit-il.
Denis Miousse n’a pas encore pris de décision à propos d’une candidature à la mairie en novembre 2025. « Je suis en réflexion », dit-il.
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