Garderie illégale à Sept-Îles ǀ Morsures et clavicule fracturée
Une mère a constaté des morsures sur son poupon à l’heure du bain, après une journée au service de garde de Patricia Boucher. Photo courtoisie
Des parents dont les enfants ont fréquenté la garderie de Patricia Boucher affirment avoir fait des signalements au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ), après y avoir retiré leurs enfants.
Cindy (nom fictif), maman de deux enfants, les a retiré de la garderie de Patricia Boucher, après que l’un d’eux s’y soit fracturé la clavicule, prétend-elle.
« Au début, tout allait bien », dit la mère au Nord-Côtier. « Elle était stricte, mais rien de grave. »
Selon ses dires, elle observait un surplus d’enfants, des jeunes laissés seuls dehors, ou au sous-sol.
« Elle jasait des demi-heures dans l’entrée et les enfants étaient sans surveillance en bas », déplore-t-elle.
Un soir, à l’heure du bain, Cindy aurait découvert trois morsures au sang dans le dos de son bébé de moins d’un an.
« Je me suis mise à pleurer, prendre des photos, lui envoyer en la questionnant. Je n’avais jamais été avisée de ça », dit-elle.
Patricia Boucher a répondu être « désolée » et n’avoir rien vu, a constaté le Journal, dans l’échange Messenger sur la question, fourni par Cindy.
Deux semaines plus tard, ce même enfant aurait eu un hématome sur le front à son retour de la garderie. Elle allègue que Patricia Boucher lui a indiqué que le bambin avait sauté de la table de cuisine.
L’événement de trop serait survenu par la suite. Un vendredi soir en revenant de la garderie, le poupon « qui ne pleurait jamais » était inconsolable.
« Incapable de la prendre dans mes bras sans qu’elle hurle », raconte la mère. « Le lendemain, je vois des bleus, jaune, vert, le long de sa mini clavicule. J’appuie doucement elle hurle encore plus. »
L’enfant aurait été apporté à l’urgence, où une fracture franche aurait été confirmée. Un signalement au Directeur de la protection de la jeunesse aurait été fait par le personnel du CISSS Côte-Nord.
Cindy aurait aussitôt retiré son bébé du service de garde.
Elle dit ne pas avoir été en mesure de refaire confiance à une garderie pour son enfant, avant plusieurs mois après les troublants événements.
Des blessures sans explications
Julie (nom fictif) dit aussi avoir retiré son enfant de la garderie de Patricia Boucher.
« Je ne sentais pas mon enfant en sécurité là-bas », dit-elle.
À plusieurs reprises, son bambin aurait présenté des blessures pour lesquelles Patricia Boucher n’aurait pas eu, encore une fois, d’explications.
Elle me disait qu’elle avait demandé aux autres enfants ce qui était arrivé et personne ne savait
« Elle me disait qu’elle avait demandé aux autres enfants ce qui était arrivé et personne ne savait », raconte-t-elle.
Lèvres qui saignent, ecchymoses et même la cornée égratignée, sont des blessures que son enfant aurait subit, selon ses dires. Elle dénonce ce qu’elle estime être un manque flagrant de surveillance.
« Je constatais qu’elle envoyait les jeunes au sous-sol et elle restait en haut avec les bébés », dit la mère. « Elle les envoyait dans la cours en arrière. Les enfants étaient toujours sans surveillance », avance-t-elle.
Julie aurait aussi porté plainte au DPJ.
D’ailleurs, dans une des plaintes déposées en preuve à la cour par le Procureur général, dans le dossier de demande de fermeture immédiate du service de garde de Patricia Boucher, il est question du DPJ. Dans le document daté de 2023, on apprend qu’alerté par des signalements, le DPJ a demandé au ministère de la Famille de vérifier si Mme Boucher appliquait la Loi sur les services de garde.
De son côté, le DPJ a refusé de commenter le dossier au Journal.
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