Une réglementation pourrait être mise en place pour les récalcitrants du compostage à Sept-Îles
Les oiseaux s'en donnent à coeur joie.
Les récalcitrants face au compostage pourraient être tenus de respecter une réglementation municipale à Sept-Îles, en 2025.
La réglementation anticipée est déjà écrite.
« Début 2025, une réglementation sera amendée pour intégrer le compostage et rajouter certaines précisions au niveau du recyclage », affirme Jean-François Grenier, directeur environnement à la Ville de Sept-Îles. « Ce n’est pas la Ville qui l’invente. C’est le gouvernement qui nous impose des cibles et on doit suivre la parade. »
Puisque la réglementation n’a pas encore été approuvée par le conseil municipal, M. Grenier ne souhaite pas s’avancer sur les sanctions prévues.
« Est-ce qu’on va l’appliquer de façon stricte au début ? Je ne pense pas », dit-il. « Mais dans le cas où tout le monde se conforme et qu’on a quelques récalcitrants, on va en venir à appliquer notre réglementation. »
Pour l’instant, la Ville de Sept-Îles en est à l’analyse de la situation. On documente et produit des listes d’adresses problématiques.
Selon M. Grenier, le constat n’est pas si alarmant. Il s’attendait à quelques récalcitrants. « On a parcouru le territoire pour analyser l’ampleur de la situation », dit-il. « On travaille sur un 20 % qui n’arrive pas à s’adapter et c’est correct. C’est un gros changement. »
Il est agréablement surpris de voir que 80 % des gens adhèrent et arrivent à répartir les matières dans les bons bacs.
« On offre plus de collectes (elles sont passées de 61 à 87) et on offre plus de volume en matière de bac », dit-il. « Là, l’idée est de mettre la bonne matière à la bonne place. »
Depuis les modifications aux collectes survenues à la mi-septembre, une vingtaine de plaintes ont été déposées à la Ville.
La majorité des citoyens concernés « sont plutôt à la recherche de solutions face à ce défi », soutient M. Grenier.
Sensibiliser avant tout
Le « gros bon sens » fera partie des interventions de la Ville. « On ne veut pas punir, on veut sensibiliser », dit-il. Chaque situation sera analysée. Des solutions et de l’accompagnement seront offerts aux citoyens.
« Si une personne est à bout de ressource et a une condition particulière, on comprend et on va trouver le moyen de s’adapter », dit-il. « Mais si c’est une personne qui n’en a rien à foutre, là c’est un autre enjeu. »
Des lettres de courtoisie pourraient aussi être envoyées.
« À la Ville de Sept-Îles, on n’est pas fort sur les amendes », commente pour sa part le maire, Denis Miousse. « Si on peut régler les différends autrement, on y va vers ces solutions plutôt que d’imposer des amendes. »
Le maire affirme que pour le moment, aucune stratégie n’est arrêtée.
La situation risque de s’améliorer au fil des prochains mois, croit M. Grenier. D’autres villes qui ont vécu des changements similaires et ont mis environ trois mois à s’adapter.
Déchets au vent
Des récalcitrants font en sorte que des poubelles débordent dans certains secteurs de la ville. Si le compostage et le recyclage ne sont pas pratiqués, le bac vert se remplit rapidement. Les déchets partent au vent et se répandent sur les terrains et la chaussée.
Les employés qui effectuent les collectes ont comme consigne de faire attention, lorsque les bacs sont trop pleins. Si des déchets tombent, à ce moment, ils doivent ramasser. Pour ce qui est des déchets qui partent au vent, ou qui sont déplacés par les oiseaux, Jean-François Grenier, directeur environnement à la Ville de Sept-Îles, hésite sur la manière de faire.
« On n’ira pas chez les gens ramasser leurs poubelles, tandis qu’eux passent dedans matin et soir », dit-il. « Pour ma part, je n’arrive pas à concevoir que le citoyen met ça devant chez lui et marche dedans sans s’en soucier. »
Il y voit un gros manque de volonté.
« J’en viens à me dire que ces gens vont devoir se responsabiliser », affirme-t-il. « Un moment donné, on vit en société. Quand tu es le seul dans ta rue, il y a un problème. »
Il espère que les gens discuteront entre eux de la problématique. Par exemple, le voisinage qui n’apprécie pas les dégâts dans la rue.
« Je suis convaincu que les résidents vont se raisonner entre eux », dit M. Grenier. « Ou, ils vont carrément faire une plainte à la Ville, ce qui va nous donner “du gaz” pour finalement mieux intervenir. »
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