Après 57 ans : les Silos de Port-Cartier ferment

Par Emy-Jane Déry 2:54 PM - 6 novembre 2024
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Première livraison de céréales aux Silos de Port-Cartier le 16 octobre 1967, par le M/V Paterson. Photo archives, courtoisie

Les 26 travailleurs des silos à grain de Port-Cartier ont appris mercredi qu’ils seront mis à pied à compter du 10 janvier. Un pilier économique et social de Port-Cartier ferme, après 57 ans d’opérations.

Des représentants de la compagnie Dreyfus auraient fait le voyage des États-Unis pour venir annoncer l’arrêt des opérations aux travailleurs port-cartois, mercredi matin.

Dès le 31 décembre, ce sera la fin. Les mises à pied seront effectives le 10 janvier.

« C’est une épreuve pour toute la région. Nous savons que cette fermeture affecte directement les familles et ébranle profondément la communauté », a fait savoir Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord CSN, qui décrit la situation comme étant « consternante ».

« En choisissant la Côte-Nord, cette entreprise a bénéficié pendant plus de 60 ans d’une position géographique stratégique pour le transport international et a profité de l’expertise locale. Quelle que soit la raison de son départ, celui-ci aura un impact majeur sur les travailleuses et les travailleurs de Port-Cartier », a-t-il poursuivi.

Le syndicat local s’engage à accompagner les membres touchés par la fermeture.

La première livraison de céréales est arrivée de l’Ouest canadien aux Silos Port-Cartier le 16 octobre 1967.

À l’époque, la compagnie Dreyfus Elevator avait fait construire 64 silos à grain et huit réservoirs extérieurs d’une capacité de quelque 280 000 tonnes métriques.

« C’est triste », commente le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, qui a été surpris par cette décision. Il avait appris qu’il y avait des négociations entre la Compagnie Dreyfus et ArcelorMittal, pour le renouvellement du contrat d’utilisation du quai. Il ne voyait donc pas une fermeture se poindre à l’horizon.

M. Thibault s’est dit « extrêmement déçu » de la tournure des événements.

« Mes pensées vont aux travailleurs. Il y a des gens qui perdent leur gagne-pain. On parle de bons emplois qui étaient bien rémunérés. Ce n’est jamais plaisant une fermeture de ce type », dit-il en entrevue avec Le Nord-Côtier.

La députée de Duplessis et ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, a affirmé être de tout coeur avec les travailleurs dans une publication sur les réseaux sociaux.

Les équipes de Services Québec seront rapidement mobilisées pour soutenir les travailleurs qui souhaitent se réorienter vers un nouvel emploi ou se requalifier dans un autre domaine, dit-elle.

«On va être là pour les accompagner à chaque étape. Jamais facile de faire face à la fermeture d’une entreprise, mais ensemble, nous allons trouver des solutions », écrit-elle.

– Avec Vincent Rioux-Berrouard