En cinq minutes elle décide de quitter Montréal pour Natashquan

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 31 octobre 2024
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Caroline Laurier

Caroline Laurier. Photo courtoisie

Lors d’un voyage sur la Côte-Nord, en seulement cinq minutes, Caroline Laurier décide de tout quitter pour s’installer à Natashquan. 

Septembre 2023, c’est le début d’un voyage qui prendra une tournure jamais imaginée.

Caroline Laurier, 54 ans, est alors comptable professionnelle agréée (CPA) et résidente de Sainte-Julie, à Montréal. 

Elle part sur la Côte-Nord pour une douzaine de jours. Environ à mi-parcours de son voyage, elle arrive à Natashquan et loge pour deux jours à l’Auberge La Cache.

Le propriétaire l’avise qu’elle ne pourra pas souper à l’auberge, puisqu’il a donné congé à ses employés. Ils avaient travaillé fort pour la cour itinérante. 

Au déjeuner, Mme Laurier questionne le propriétaire à ce propos. 

En blaguant, elle lui demande s’il y a des comptables itinérants. Elle lui dit qu’elle a arrêté de travailler et qu’elle revoit ses priorités. Après une brève discussion d’à peine cinq minutes, Caroline Laurier offre de venir travailler dans la région pour un an. 

« Je vous laisse un an pour me séduire comme dans le film la grande séduction », a-t-elle dit pour conclure la discussion. 

Chose dite, chose faite. 

De retour à Montréal, elle met à jour son curriculum vitae et le transmet au propriétaire de l’Auberge La Cache. 

Caroline Laurier a commencé son nouvel emploi à Natashquan, en janvier 2024. 

« J’avais pris une pause pour me refaire une santé et réfléchir », dit-elle. « La réponse est venue automatiquement quand je suis venue ici. C’était comme un éclair, aussi rapide que ça ! » 

La beauté des paysages, la découverte de la nature, l’effet reposant, l’ont plus que charmé. 

À la fin de son voyage, elle ne voulait plus trop retourner à Montréal, dans le trafic.

« Là, ça me prend trente secondes me rendre au travail, j’habite juste à côté », dit-elle. « L’air est pur. »

Caroline Laurier souhaitait trouver un nouvel emploi qui lui permettrait de se sentir réellement utile, de pouvoir faire une différence. C’est ce qu’elle ressent à Natashquan, où les CPA se font très rares.

« Je peux donner un coup de main un peu partout », dit-elle. « Je n’avais plus rien à prouver à personne et j’avais besoin de me sentir utile. »

Adaptation

Il faut dire que Mme Laurier a une situation idéale pour ce changement de vie. Célibataire, enfants rendus grands, rien ne l’attachait à Montréal. Tout s’est fait naturellement, facilement, sans avoir grandement besoin de s’adapter. 

Selon elle, habiter en Basse-Côte-Nord demande seulement plus d’organisation.

« Amazon livre quand même. Au lieu d’être le lendemain c’est quatre jours plus tard, mais ça fait bien mon affaire », dit-elle. « Havre-Saint-Pierre n’est pas si loin que ça. » 

Sa seule inquiétude est d’être malade.

« Si j’étais malade, ce serait un problème. Je n’aimerais pas ça », admet-elle. « Je suis en attente pour un spécialiste même à Sept-Îles et je suis loin dans les priorités. »

Elle trouve que les services sont loin. « Toutes sortes d’histoires sont arrivées ici et si le même cas était arrivé à Montréal, on n’aurait pas eu de problème. »

Changement de priorités

« C’est un retour aux sources, aux bonnes valeurs », dit Caroline Laurier. « Des fois, dans le brouhaha du travail, de la vie familiale, des activités, on ne prend pas le temps de s’arrêter. »

De nombreuses priorités ont changé pour Caroline Laurier. Celle qui adorait magasiner des vêtements et faire ses ongles aux trois semaines ne ressent plus du tout ces besoins.

Grâce à la technologie, elle peut garder contact avec ses proches. Mais elle trouve que l’éloignement fait en sorte qu’on apprécie encore plus les gens qu’on aime. 

La nouvelle définition de télétravail pour Caroline Laurier. Photo courtoisie

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Yves
Yves
7 mois il y a

Wow quel beau cadeau que vous vous êtes offert!
felecitation et longue vie en santé 😍

Dany Tremblay
Dany Tremblay
7 mois il y a

Quand je revenais de là bas en traversant Québec je me mettais a pleurer… maintenant rendu a Québec, Montréal me fais peur avec tout ce béton

Jocelyne
Jocelyne
7 mois il y a

Nos histoires se ressemblent tellement ! Je suis allée en vacances sur la côte nord en août et je suis tombée en amour avec la région, tellement, que j’ai vendu mon condo pour m’établir à Riviere-au-Tonnerre, tout près du fleuve… fini le stress et le traffic!

Hélène
Hélène
7 mois il y a
Répondre à  Jocelyne

Quel beau coin, mon frère Pierre a déjà resté et je travaillait au chantier Romaine et me renaît à sa petite maison sur le bord de l’eau ❤️

Ginette Landry
Ginette Landry
7 mois il y a

J’ai fait la même chose à 65 ans. J’ai quitté Montréal pour les Laurentides. En débarquant ici, j’ai eu tout de suite l’impression que je pouvais respirer à pleins poumons!! La Vie c’est maintenant!